COTE D’IVOIRE – Société mathématique de Côte d’Ivoire

Société mathématique de Côte d’Ivoire : LES MATHS AIMENT LA RIGUEUR
Fraternité Matin- 7/7/2004

Les mathématiques sont comme une femme jalouse. Si vous la lâchez quelques minutes ou quelques jours, elle vous quitte ”. C’est en ces termes que M. Binaté Mamadou, conseiller pédagogique en mathématiques analyse les rapports qui lient les mathématiques à ceux qui s’y intéressent véritablement. C’est en somme des rapports basés sur un “ je t’aime, moi non plus ” qui tient aussi longtemps que le couple veille scrupuleusement à les entretenir. Pour le conseiller pédagogique, un élève bon en mathématiques le demeurera tant que les conditions familiales d’une part et la méthode du professeur d’autre part n’auront pas changé. “ C’est à partir de la classe de 4e que l’on demande à l’élève de bâtir une démarche démonstrative ”.
M. Atindehou Hilaire, président du comité Miss mathématiques relève cependant que généralement, les talents détectés en 4e “ piquent du nez ” avec deux points en moins ou même ont une chute brutale lorsqu’ils accèdent à la classe de 3e. Ceci s’explique selon le professeur de maths par le fait que certains enseignants dédaignent de revoir avec leurs élèves, les notions engrangées en classe de 4e. Il relève sans faux-fuyant qu’il y a une faillite au niveau de l’organisation de l’apprentissage. “ Or pour faire les maths de façon régulière et assidue, il faut juste posséder un bic, une gomme, un cahier, un tableau, une table et une chaise. Ce sont des éléments qui peuvent aider à devenir un génie en maths, si un élève les a à sa disposition. Mais le professeur de maths reconnaît que face à l’avènement des jeux vidéo et des médias, les mathématiques ne partent pas gagnantes.

Face à ces nombreux facteurs qui animent l’environnement quotidien de l’enfant, il faut que ce dernier s’accroche à une discipline rigoureuse. “ On ne peut pas apprendre s’il n’y a pas un peu de discipline.

Par ailleurs, la démission des parents face à leurs responsabilités d’encadreurs de leurs enfants est également à la base de cette faillite. M. Atindehou n’épargne pas les professeurs dont certains selon lui, manquent de charisme. “ Ils cassent les enfants par leurs méthodes ”. Mais il relève vite que c’est un problème que les conseillers pédagogiques tentent de résoudre. Il y a également toujours selon M. Atindehou des mystificateurs parmi les professeurs. Comment les reconnaît-on ? Eh bien, ce sont les professeurs qui tentent de cacher leurs propres lacunes en utilisant des menaces ou encore des commentaires inappropriés face au travail des enfants. “ Souvent, ils usent d’une sévérité injustifiée et déplacée ”, conclut-il après avoir expliqué que dans ces cas-là, le passage au tableau par exemple devient un passage à tabac aux conséquences néfastes pour les enfants. La motivation avec au bout une récompense, est l’une des moyens les plus efficaces selon les spécialistes pour amener l’élève à se surpasser.

Pour M. Binaté Mamadou, conseiller pédagogique en maths, la gestion des faiblesses des élèves est de la responsabilité du professeur. Il appartient selon lui, à ce dernier de faire en sorte que la classe soit un espace de sécurité au sens complet du terme, pour l’élève qui s’y sent à l’aise pour dire ses difficfultés. Il ne doit pas avoir peur de la classe.

Autre élément important pour la compréhension des maths par l’élève toujours selon M. Binaté, c’est que le professeur doit réussir à enseigner les maths (cette matière abstraite) de sorte que l’élève puisse percevoir l’usage qu’il peut en faire dans sa vie de tous les jours. Les exemples, les applications doivent de ce fait être ramenés à la pratique quotidienne.

Exemple : les calculs de probabilité, les dépenses de fins de mois, etc. En conclusion pour les spécialistes, les maths ce n’est pas sorcier si on s’y attelle avec rigueur.

252 candidates cette année

La Société mathématiques de Côte d’Ivoire (SMCI) depuis l’année 2000 s’emploie à susciter plus d’intérêt pour les mathématiques chez les jeunes filles.

Ainsi est née le concours “Miss Mathématiques ” dont la 4e édition s’est déroulée le 29 mai dernier au Lycée Sainte Marie de Cocody. Pour cette dernière édition, 252 candidates provenant de 67 Etablissements ont concouru. 184 candidates avaient le niveau 3e et 68 autres étaient de la Terminale C. 26 Lycées, 35 collèges et 6 groupes scolaires ont présenté leurs meilleures élèves à ce concours qui est basé sur l’évaluation du niveau des connaissances à travers des exercices. Pour l’édition 2004, les jeunes filles des classes de Terminale C ont planché sur 5 exercices durant 4 heures de temps. Des exercices indépendants les uns des autres que les concepteurs et organisateurs dirigés par M. Atindehon Hilaire, président du Comité Miss Mathématiques, ont dénommés : “ Akwaba ”, “ Hors d’œuvre ”, “ Premier plat de résistance ”, “ deuxième plat de résistance ”, et “ dessert ”. Ceci pour détendre l’ambiance dans laquelle se déroule la compétition. Les résultats de ce concours 2004 sont annoncés pour bientôt. L’édition 2003 n’a pu se tenir à cause des événements intervenus en septembre 2002 selon les organisateurs.

L’année d’avant, c’est-à-dire en 2002, c’est le Lycée “ Mamie Adjoua ” de Yamoussoukro qui a accueilli le concours. En 2000, il avait été lancé déjà à partir de ce Lycée et s’y est déroulé encore en 2001. Ce Lycée a donc abrité les 3 premières éditions.
Auteur: Josette BARRY

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