Demande d’admission en MBA, lettres de recommandation : à qui s’adresser ? (1/2)

N.B. : laissez tomber les célébrités

Et si Tom Mendoza lui-même, donateur de 35 millions de dollars à l’établissement qui porte son nom, le Mendoza College of Business de l’Université Notre Dame, rédigeait une lettre de recommandation pour un étudiant prometteur en MBA ?

Pour Brian Lohr, directeur des admissions à Notre Dame, elle serait traitée comme toutes les autres demandes : sans s’arrêter à l’entête. Toutes les lettres y passent, de celles des collègues du candidat à celles du président des Etats-Unis. Et il en a vu de pareilles.

Les lettres de recommandations sont en quelque sorte le côté obscur du processus d’admission. C’est la seule pièce du dossier qui échappe au contrôle des étudiants et elle est généralement considérée comme l’étape la plus facile, ou du moins, la plus rapide de la demande. Très souvent, les potentiels étudiants pensent qu’ils n’ont qu’à trouver un répondant influent et prier.

Bon à savoir

C’est une grosse erreur déclare le directeur des Admissions. Et si l’étudiant recommandé par Mendoza a finalement été reçu à Notre Dame, ce n’est pas par parrainage, continue-t-il. La procédure de demande compte de nombreuses informations qu’il est important d’apporter avec précision, et si vous voulez que votre lettre se distingue, attendez-vous à plus de travail que vous ne le pensez.

Sara Neher, directrice des admissions en MBA au Darden School of Business de l’Université de Virginie, soutient que les lettres de recommandation « sont l’un des atouts les plus négligés » dans la constitution des demandes ; « les candidats ne les prennent pas suffisamment au sérieux, dit-elle. »
Dans un climat d’admission aussi compétitif que celui de cette année, ces lettres peuvent faire toute la différence pour un candidat sur la balance. Vice doyen des admissions au Booth School of Business de l’Université de Chicago, Rosemaria Martinelli révèle que les lettres de recommandation sont un bon moyen de vérifier ou de renforcer les informations apportées dans le reste de la demande. Même les grades et la rédaction « ne nous apportent pas d’avis tiers, poursuit-elle, lors des admissions, la lettre constitue une pièce vitale du puzzle. »

Et si la lettre de recommandation ne vient pas compléter cette image, il y a de bonnes chances qu’elle la discrédite plutôt.
« Le jury peut alors vous dévorer », affirme Neher.

Première étape : la sélection

Adam King, aujourd’hui en deuxième année au Goizueta Business School de l’Université Emory, savait à qui demander sa lettre de recommandation, mais ignorait tout de la façon dont il allait s’y prendre pour l’obtenir. Agent commercial pour une ligne de vêtements et de chaussures d’athlétisme, King travaillait directement avec Russell Simmons, le légendaire fondateur de Def Jam Records et de nombreuses autres entreprises. Cependant, Simmons accorde rarement des lettres de recommandation et avec sa petite armée de personnels particuliers, il était difficile de le rencontrer pour des raisons autres que strictement professionnelles.

Lorsque King a su que Simmons lancerait une campagne commerciale pour Simmons’ RushCard, un Visa prépayé, il y a vu sa chance. Il a arboré son costume le plus chic et y est allé, sachant que dans ces occasions, les inconnus sont généralement mis à l’écart de la foule. Cela a marché, et il a été invité pour le spot. « Je me suis alors dis, c’est le moment de briller » se souvient-il.
Sur l’annonce, encore disponible sur YouTube, on peut voir King assis, en discussion avec le magnat du hip-hop dans son bureau, tandis que la voix hors champ vente les mérites de RushCard. La conversation a surtout porté sur les raisons qui me poussaient à m’inscrire dans une école de commerce, révèle King. A la fin, Simmons a donné son accord, et dès ce moment, il avait suffisamment d’informations sur King et sur ses ambitions académiques pour rédiger une lettre personnalisée.

Bien sûr, tous les étudiants n’ont pas autant de chance – même ceux qui parviennent à obtenir de célébrités qu’elles rédigent leur lettre. En réalité, les grands noms ne nuisent pas forcément à un candidat ; mais si la star ne dispose pas d’informations précises sur le postulant, on pourrait penser qu’il est plus snob que candidat sérieux.

Source: BusinessWeek

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