Education des sourds en Afrique : le langage des signes toujours en panne
Le Soleil – [18/04/05]
…Le langage des signes est incontestablement le parent pauvre des langues d’enseignement en Afrique. À la différence des langues officielles et d’usage, il manque cruellement de moyens de promotion, par exemple de livres et jeux en langue des signes. Sur la cinquantaine de pays que compte le continent, aucun ne dispose véritablement d’un plan national de vulgarisation du langage des signes, qui soulignerait formellement la nécessité de former à la fois les sourds et leurs proches parents. La plupart des politiques menées dans quelques Etats africains limitent l’apprentissage de ce langage aux seuls sourds. En République Démocratique du Congo, au Togo, au Cameroun, la langue des signes française est, depuis quelques années, à la fois une matière et la langue d’enseignement des autres matières dans les rares écoles spécialisées.
C’est le cas, par exemple, au Centre de rééducation pour enfants sourds à Douala ou à l’École spécialisée pour enfants déficients auditifs à Yaoundé. Dans les Etats anglophones d’Afrique, l’on privilégie l’ASL (langage des signes américain) ou le BSL (langage des signes britannique). En Afrique du Sud, le BSL est utilisé depuis 1846 dans la première école pour sourds du pays. Hors de ces centres, point de langage des signes…