EDUCATION – LE CAMES À LA CROISÉE DES CHEMINS

L’enseignement supérieur au cœur du développement :
LE CAMES À LA CROISÉE DES CHEMINS

Tableau
De 1972 à 2003, le CAMES a enregistré 1526 candidats et mis à la disposition des pays membres 674 admis soit 44,16% provenant de disciplines diverses. Mais le centre africain et malgache de l’enseignement supérieur (CAMES) comme les universités publiques africaines doit faire face à un environnement nouveau, celui de la mise en compétition des systèmes universitaires mondiaux
Né en 1968 de la volonté des Etats de l’espace francophone au Sud du Sahara de se doter d’un instrument de promotion et d’évaluation de l’enseignement supérieur, le Centre africain et malgache de l’Enseignement supérieur (CAMES) est à la croisée des chemins.

En effet, après 36 années d’existence, le CAMES sait désormais qu’il doit résolument s’inscrire dans l’optique d’un enseignement supérieur au service du développement. D’où le thème de sa 21e session ministérielle qui vient de terminer ses travaux à Abidjan le vendredi 7 mai dernier. D’aucuns seraient tentés de se demander si la résolution prise après 36 années d’existence n’est pas tardive. Assurément non, eu égard à l’environnement mondial de façon générale, marqué par des évolutions majeures au plan de la technologie, notamment des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Mais aussi et surtout dans ce contexte dit “ mondialisé ” où les échanges entre les pays ont libre cours et sont de ce fait soumis aux mêmes normes.

Dans un tel environnement, l’Afrique de façon générale, et la partie subsaharienne du continent en particulier doivent réadapter leur système d’enseignement supérieur et de recherche pour coller aux réalités.

Mais avant de s’engager sur la voie de ce défi nouveau, eu égard aux enjeux majeurs qui s’en dégagent, il est important que l’institution demeure rigoureuse dans son approche et sa gestion dans le cadre des missions qui lui sont assignées. Dans cette optique, il semble indiqué de livrer à ceux qui n’en ont jamais pris connaissance et de rappeler à ceux qui le savent déjà, les résultats traduits en chiffres, obtenus par l’institution durant la période allant de 1972 à 2003 (soit 31 années).

Pour le programme sur l’équivalence des diplômes, 21 colloques ont été organisés au total. 683 dossiers ont été examinés à ces occasions dont 541 diplômes reconnus, soit un pourcentage de 79,20%.

Pour le concours d’agrégation, 22 confrontations ont pu se tenir, donnant 11 concours pour la médecine hospitalière, la pharmacie, l’odonto-stomatologie, le vétérinaire. 926 candidats ont postulé pour 550 admis soit 59,39%.

La section Sciences juridiques, économiques et de gestion a, elle, aussi enregistré 11 concours pour lesquels 600 postulants se sont présentés et parmi lesquels 124 ont été admis, donnant un pourcentage de 20,66.

A côté de ces colloques et concours, 25 sessions des comités consultatifs inter-africains ont eu lieu. Y ont participé 6598 candidats, parmi lesquels 4152 ont été autorisés à s’inscrire. Ces derniers représentaient 62,92% des postulants.

Par ailleurs, 12 ont été organisées et 349 communications délivrées à ces rendez-vous en ce qui concerne la pharmacopée et la médecine traditionnelle africaines.

Pour toutes ces confrontations, le CAMES a au total enregistré 1526 candidats et mis à la disposition des pays membres 674 admis soit 44,16%. Rappelons qu’il s’agit des résultats allant de la période de 1972 à 2003. Cela dit, il est juste de saluer le travail de qualité abattu par tous les intervenants à divers niveaux, dans ce système de promotion de l’enseignement supérieur dans les Etats africains subsahariens. Désormais, il s’agit de rechercher les moyens intellectuels, matériels et scientifiques de s’adapter à ce nouvel environnement qui commande, comme nous l’écrivions plus haut, des choix nouveaux. Or l’enseignement supérieur de façon générale et les Universités publiques africaines plus particulièrement vivent depuis deux décennies des difficultés d’ordre académique et structurel. Qui les poussent sans ménagement dans leur dernier retranchement. Certaines Universités et leur tutelle tentent tant bien que mal de parer les coups, à travers des réformes qui parfois ont du mal à s’appliquer effectivement. Tant les habitudes restent ancrées et les lourdeurs demeurent persistantes. Mais le plus inquiétant dans cet environnement reste la question des moyens financiers, “ invalidante ” à bien des égards pour la plupart des Universités publiques en Afrique du Sud du Sahara et dans la zone francophone surtout. Cette question urgente des moyens financiers risque de demeurer longtemps au cœur de la problématique de la promotion de l’enseignement supérieur en Afrique en tant que vecteur ou moyen de développement, si des solutions globales et urgentes ne sont pas trouvées.

Car sur le terrain ce manque de moyens financiers se traduit par l’inexistence ou l’obsolescence des structures et du matériel de formation ; l’inexistence de bibliothèques, la suppression de certains enseignements ou leur réduction au strict minimum, le caractère approximatif ou purement inexistant de laboratoires de travaux dirigés ou pratiques, la réduction des structures estudiantines d’accueil eu égard à l’augmentation continuelle des effectifs, etc. Tout ceci mettant dangereusement en péril les fondations du système d’enseignement universitaire de type public dans les pays africains.

Face à ce recul des Universités publiques, se développent de plus en plus, des Universités privées de formation professionnelle supérieure. Ces Universités privées fonctionnant bien souvent selon le mode nord américain. L’avantage de ce mode de gestion, c’est qu’il confère à ces structures une autonomie avérée, s’appuyant sur une base juridique adaptée. Autonomie qui permet également la génération de revenus substantiels pour le fonctionnement régulier et continu de ces structures et un développement exponentiel de leurs activités et programmes.

Exécution du budget 2003

•Le budget voté au titre de l’exercice 2003 est arrêté à 556.369.996 F FCFA. Il a été versé au titre de ce budget de la part de certains Etats, un montant de 155.449.479 F CFA représentant un taux de recouvrement de 27,94% contre 51,15% l’exercice précédent.

•Le montant des arriérés de contributions encaissé au cours de l’exercice 2003 s’élève à 101.707.111 F CFA représentant 5.89% du montant des arriérés dus.

•Au 31/12/2003, le montant des arriérés non encaissés s’élève à 1.597.759.700 FCFA.

•Sur une prévision de dépenses évaluée à 556.369.996 FC FA, les dépenses totales exécutées au titre de l’exercice 2003 arrêtées au 31/12/2003 s’élèvent à 405.206.993 F CFA, soit un taux de réalisation de 72,83%.

Au bilan, l’exécution du budget du CAMES exercice 2003, fait ressortir les éléments ci-après :

• Un déficit de recettes par rapport aux prévisions et en rapport avec les dépenses totales au titre de l’exercice. Ce déficit est essentiellement dû au non versement des contributions des Etats Membres au budget de fonctionnement du Secrétariat général.

• Les recettes hors prévisions ont permis de combler ce déficit. Le montant des recettes hors prévisions s’élève à 365.015.010 F CFA se détaillant ainsi qu’il suit :

arriérés de contribution

101.707.111 F CFA

Soldes créditeurs de l’exercice

précédent

72.713.289 FCFA

Subvention des pays partenaires

76.033.943 F CFA

Contributions des Organismes et Institutions

44.560.667 FCFA

Ponction sur le DAT

70.000.000 FC FA

•Un solde créditeur global, toutes ressources confondues au 31/12/2003 est évalué à 115.257.023 F CFA.

Le DAT fortement entamé devra être réapprovisionné.
Auteur: Josette BARRY
Source : http://www.fratmat.co.ci

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