FINANCEMENT DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR : L’Afrique pour la constitution d’un fonds d

FINANCEMENT DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR : L’Afrique pour la constitution d’un fonds de dotation

La Conférence régionale sur l’Enseignement supérieur qui s’est tenue du 10 au 13 novembre 2008 à Dakar a dégagé de fortes recommandations qui devront sensiblement améliorer la situation du sous-secteur sur le continent. Notamment la constitution d’un fonds de dotation pour l’Enseignement supérieur.

Constituer un « fonds de dotation pour l’Enseignement supérieur ». Telle est la principale recommandation de la Cresa. Lequel fonds doit faciliter le financement du sous-secteur à travers « la conjugaison des efforts des gouvernements africains et des institutions ». C’est pourquoi il a été demandé aux Etats africains de financer de manière « conséquente » le sous-secteur. « L’allocation budgétaire doit être adéquate.

Les gouvernements africains doivent allouer au moins 20 % du budget national à l’éducation en général, comme préconisé dans le plan de la seconde décennie de l’éducation en Afrique de l’Union africaine, et une dotation conséquente à l’Enseignement supérieur en particulier », ont souligné les participants dans leur communiqué final. Les séminaristes ont également insisté sur la « diversification des sources de financement, le partage des coûts (augmentation des droits d’inscription des étudiants, participation des parents et des sociétés) ».

De leur réflexion, pendant 4 jours, les 241 participants venus de 27 pays africains dont des Premiers ministres, ministres chargés de l’Enseignement supérieur, chercheurs-enseignants, représentants de la société civile, syndicats, associations d’étudiants et partenaires au développement ont, auparavant, identifié 4 domaines fondamentaux : l’efficacité et le rendement de l’Enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, la création d’un espace africain de l’Enseignement supérieur et l’assurance qualité. Mais, faudrait-il d’abord régler la question de l’accès.

D’autres recommandations fortes

Pour cela, ont suggéré les participants, il urge d’augmenter et d’élargir, « l’accès équitable des étudiants » par un soutien aux populations défavorisées et/ou marginalisées, par la mise en place d’une « large gamme d’institutions de formation » comme les « universités de recherche intensive, les filières courtes de niveau licence, les instituts polytechniques, pédagogiques et d’études agronomiques », mais également par l’encouragement du secteur privé à « participer à l’amélioration de l’accès en veillant sur la qualité de ses enseignements » et la « formation ouverte à distance ainsi que les universités virtuelles ».

Pour la pertinence, un soutien aux institutions d’Enseignement supérieur est plus que nécessaire, notamment dans la création de curricula adaptés aux contextes socioculturels, le développement des compétences, la vulgarisation du savoir africain, le dialogue social (valeurs de paix), la mise en place de données statistiques crédibles et surtout dans la gouvernance. Mais seul un enseignement de qualité peut favoriser le développement.

A cet effet, l’Afrique doit travailler au renforcement des systèmes de certification externes et l’établissement des mécanismes d’assurance qualité au niveau régional et sous-régional. Egalement à la promotion de la recherche et de l’innovation par des mesures incitatives, la création d’incubateurs et de parcs scientifiques au sein des établissements. Cela est possible à travers des partenariats et une coopération féconds, c’est-à-dire « mutuellement bénéfiques » et non plus orientés sur les intérêts du bailleur.

Le continent doit, en cela, lutter contre la fuite des cerveaux et renforcer ses liens avec la diaspora. Surtout, il doit travailler à la création d’un espace africain de l’Enseignement supérieur et de recherche ainsi que de centres d’excellence régionaux pour « l’échange d’expériences et d’expertise, la mobilité des étudiants et des enseignants, encourager la co-diplômation, la reconnaissance mutuelle des certifications et diplômes ainsi que l’enseignement et la recherche en langues africaines ».

Daouda MANE
http://www.lesoleil.sn
18/11/08

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