ITALIE – Les étudiants face au casse-tête du loyer à Milan

Les étudiants face au casse-tête du loyer à Milan
18/09/2004 13:25 GMT
Moustapha Marena : correspondant de l’APS
Source : http://www.aps.sn/
Milan, 18 sept (APS) – Les étudiants inscrits dans les universités et écoles de Milan (Italie) sont confrontés aux coûts exorbitants du loyer pratiqués dans cette ville, qui les obligent à parcourir de longues distances avant de rallier les facultés, a constaté l’APS.

"Je suis fatigué. J’ai le stress en permanence. Je souhaiterais vivre à Milan, mais je ne peux pas me le permettre, car les chambres coûtent excessivement trop chers. Compte tenu du temps qu’il faut pour faire le voyage Monza-Milan, il m’arrive très souvent de vouloir tout laisser tomber", affirme, Adama Sanneh, étudiant en langue et culture, a l’université de l’Etat de Milan dans un entretien avec l’APS.

Faute de pouvoir faire face à la cherté de la location, plus de 90.000 étudiants parcourent actuellement plus de 100 Km par semaine pour venir suivre les cours à Milan, poursuit-il.

Seules les étudiantes d’origine étrangère échappent à cette règle. Il est en effet facile pour cette catégorie d’étudiants de trouver une chambre dans la ville.

Ces filles doivent cependant remplir un certain nombre de conditions. En plus de ne pas fumer, il leur est exigé d’avoir une bonne éducation, d’être sympathique et discrète. Mais elles devront, en plus, être disposées à libérer l’appartement qu’elles occupent, chaque vendredi, au plus tard à 15 heures.

Les étudiants milanais ne sont pas cependant seuls dans le combat qu’ils mènent pour la recherche d’un logement.

L’association de la Maison des anciens s’est, elle aussi, impliquée pour aider à la résolution de ce problème, en cherchant à aider plusieurs universitaires à trouver un logement à un prix raisonnable. Pour cela, elle a mis en place une formule originale. Partant de l’idée que les femmes retraitées ont besoin de la présence d’un jeune qui puisse leur tenir compagnie en leur donnant une certaine assurance, l’association a imaginé un contrat permettant à ces personnes et aux étudiants d’établir une collaboration fructueuse.

Concrètement, l’accord consiste à faire en sorte que la retraitée loue une partie de sa maison à un jeune à un prix moins cher que celui que l’on rencontre sur le marché.

En retour, ce jeune consacre quelques heures par semaine à cette retraitée, qui de temps en temps a besoin d’être accompagnée pour retirer sa pension, acheter du pain, ou tout simplement rire.

Selon le promoteur de cette association, Marinella Cremaschi Senn, le rôle de l’association sera de veiller au bon déroulement de l’accord signé entre les deux personnes de générations différentes.

A Milan, la cherté du loyer dépasse l’entendement. Dans le centre de la ville, il faut payer 400 euros (environ 260 000 F CFA) par mois pour avoir un toit. Dans certains quartiers, la location d’une chambre peut même atteindre 595 euros (environ 386 750 FCA).

Cette situation est loin de plaire à certains jeunes rencontrés à Milan. "Nous n’en pouvons plus. Certes, nous avons des parents à Milan, mais ils ne sont pas disposés à nous héberger pendant toute l’année", se plaignent Enrico et Giulia.

Pour pouvoir vivre à Milan, il faut au moins plus de 7000 euros (environ 4 millions 550 mille FCA) par an.

Outre la cherté de la location, les propriétaires des maisons sont souvent très exigeants. "J’ai dans mon appartement 4 studios, à raison de 350 euros. Mais, je veux des locataires qui ne fument pas", déclare une retraitée italienne.

Malgré ces 22 facultés, qui accueillent plus de 175.921 étudiants, Milan est encore loin des Etats-Unis ou certaines grandes villes de l’Europe du Nord. En effet, la capitale Lombarde a besoin de 40.000 studios pour loger les étudiants inscrits dans ses facultés.

MS/ASG

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