La qualite, toujours un enjeu en matiere d’education

Dakar, Sénégal (PANA) – A mi- parcours du délai de 2015 fixé pour
l’atteinte des objectifs de l’Education pour tous (EPT), les
efforts de la communauté internationale vont davantage se
concentrer sur la qualité de l’enseignement, relevée comme le
ventre mou des indicateurs du Rapport mondial 2008 de suivi de
l’EPT, a-t-on appris jeudi au terme de la 7ème réunion du Groupe
de haut niveau sur l’Education.

Selon le sous-directeur général pour l’Education de l’UNESCO,
Nicholas Burnett qui a dirigé le rapport sur l’EPT 2008,
l’augmentation du nombre d’enseignants n’a pas suivi celle des
effectifs à scolariser.

“L’Afrique subsaharienne a le nombre d’élèves par enseignant le
plus élevé (45/1) et le nombre d’élèves par enseignant formés
dépasse 60 en Ethiopie, à Madagascar, au Mozambique, au Rwanda et
au Tchad”, a-t-il précisé.

M. Burnett a également relevé que les enseignants contractuels,
qui limitent la pénurie en Afrique subsaharienne francophone et
en Asie du Sud et de l’Ouest, sont sous payés et moins formés.

Le directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, a estimé à
environ 4 millions d’enseignants du primaire supplémentaires en
Afrique pour atteindre les objectifs de qualité.

M. Matsuura a appelé les gouvernements africains à investir dans
la formation des enseignants professionnels et à mettre en place
des outils et ouvrages adaptés, ainsi que des programmes
appropriés pour relever le défi de la qualité.

Dans la même lancée, M. Matsuura a invité les partenaires
financiers à renforcer l’aide à l’Education de base afin de
conforter les indicateurs de progrès noté dans le domaine de
l’enseignement primaire.

Selon le rapport, le taux de solarisation a augmenté de 36% en
Afrique et de 22% en Asie du Sud et de l’Ouest entre 1999 et
2005, due en majeure partie à l’abolition des frais d’écolage
dans plusieurs pays.

Des progrès sont aussi notés dans la scolarisation des filles
pour laquelle cinq pays africains (Gambie, Malawi, Mauritanie,
Ouganda et Ghana) ont déjà réalisé la parité depuis 2005 grâce à
une politique de mobilisation des communautés, au ciblage des
zones défavorisées, la fourniture gratuite du matériel scolaire
et l’utilisation des sanitaires dans les écoles.

Bien que se réjouissant de ces chiffres, le président sénégalais,
Abdoulaye Wade, a appelé à éviter une fixation autour des
indicateurs quantitatifs et à faire de la qualité une priorité, à
la cérémonie d’ouverture mardi des travaux de la réunion du
Groupe de haut niveau.

“Il y a une forte dose de composantes quantitatives dans l’EPT.
Il faut faire de la qualité un indicateur-clé. Sans les
enseignants, la qualité des enseignements n’est pas garantie”, a
déclaré le président sénégalais, en présence du directeur général
de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, des ministres africains de
l’Education, des experts et 1.000 écoliers et élèves venus du
Liberia, de la Colombie, de l’Inde et du Sénégal mobilisés par
les ONG de la Campagne mondiale de l’Education.

“Si l’on n’accorde pas une attention particulière à la qualité, ce
mouvement en faveur de l’EPT risque d’être inachevé”, a relevé le
président sénégalais, qui soutient que des mesures énergiques
doivent être envisagées en vue de parvenir à une éducation de
qualité.

L’initiative EPT, lancée à Dakar en 2000, s’était fixée six
objectifs à atteindre en 2015 à savoir: l’Education et la
protection de la petite enfance (EPPE), l’Enseignement primaire
universel (EPU), l’acquisition des connaissances et compétences
nécessaires dans la vie courante pour les jeunes et les adultes,
l’augmentation des taux d’alphabétisme des adultes de 50%, la
parité des sexes et l’amélioration de la qualité de l’éducation.

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