La rentree scolaire insuffle un nouveau rythme a Tripoli

Tripoli, Libye (PANA) – Un mois après l’ouverture de la nouvelle année
académique, l’ambiance des rues de Tripoli a retrouvé un regain de vitalité
grâce aux écoliers qui, dès l’aube, envahissent les principales artères de la
ville arborant des tabliers bleus et roses.

Ces jeunes potaches redonnent à la capitale libyenne un nouveau rythme,
un regain de vitalité avec des clameurs et autres cris de joie reflétant
l’innocence qui se lit sur ces visages juvéniles, désormais maîtres de la
cité.

La ville de Tripoli est sortie de sa torpeur du mois béni de ramadan avec la
reprise de service des différents cafés et autres célèbres lieux de
restauration rapide qui réalisent leurs plus gros chiffres d’affaires au cours
de l’année scolaire.

Les moyens de transport public, taxis et “Ivecos” (appellation des
minibus populaires), reprennent également du service et contribuent
largement au transport des élèves et du personnel enseignant. A cela il
faut ajouter les voitures particulières empruntées par la majorité des
écoliers, étant donné que la plupart des Libyens possèdent leur propre
véhicule.

Bien entendu cette densité de la circulation débouche sur des embouteillages
monstres qui se forment un peu partout aux heures de pointe. Une
situation acceptée avec philosophie par les populations qui
prennent leur mal en patience, sachant que l’éducation des générations
montantes mérite tout ce sacrifice.

En Libye, l’éducation est gratuite pour tous les citoyens du cycle
primaire à l’université, notamment pour ce qui est des frais
d’inscription et des manuels scolaires, les parents d’élèves n’assumant
que les petites fournitures, comme les cahiers et stylos, ainsi que les
effets vestimentaires.

Cette année, malgré la crise mondiale qui frappe tous les pays du monde
avec la hausse des prix et la montée du coût de la vie, les fournitures
scolaires n’ont pas été affectées, ce qui a permis de maintenir les prix
à des niveaux abordables, d’après le témoignage unanime des libraires et
parents d’élèves interrogés par la PANA.

Autre motif de satisfaction pour les parents, les frais occasionnés par
les vêtements ont été, en quelque sorte, “amortis” étant donné que
l’ouverture de l’année scolaire est intervenue cette année quelques jours
après la fête de l’Aïd el fitr (rupture du jeûne de ramadan), ce qui a
permis à l’écrasante majorité des élèves de porter leurs vêtements de la
fête le premier jour de classe, allégeant ainsi leurs parents d’un poids
supplémentaire.

Par ailleurs, avec la persistance inhabituelle cette année de l’été
tripolitain, les élèves, notamment les garçons, prolongent leurs vacances par
des soirées plus longues en veillant tard devant la télévision ou faisant des
virées nocturnes sur la corniche de Tripoli.

Certains autres préfèrent traîner leurs guêtres devant les vitrines des
magasins de la rue commerçante de Rachid, rêvant des jeans, blousons et
autres baskets exposés à la vue de tous.

Cette nonchalance tolérée par certains parents est parfois source de
déboires pour les élèves, dont certains éprouvent des difficultés à se
réveiller le matin pour aller à l’école, ce qui provoque des retards et
suscite le courroux et les longs sermons des chefs d’établissement.

Ces derniers, en bons pédagogues, soulignent haut et fort le besoin et la
nécessité de mettre du sérieux et de la rectitude dans les comportements
afin de s’adapter au rythme soutenu des cours du fait du décalage créé
cette année par l’ouverture tardive des classes.

Ainsi les écoliers sont invités à sacrifier les plaisirs momentanés pour
réussir une bonne année scolaire qui prépare à des vacances de tout repos et
sans soucis avec, en prime, la prodigalité des parents qui ne lésineront pas
sur les moyens pour satisfaire les caprices de leur progéniture.

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