L’ADEA denonce les entraves a la qualite de l’education en Afrique

Tunis, Tunisie (PANA) – Le secrétaire exécutif de l’Association pour
le développement de l’éducation en Afrique (ADEA), Mamadou Ndoye, a
dénoncé jeudi à Tunis, les entraves à la qualité de l’éducation dans
plusieurs pays africains.

Dans une interview à la PANA en marge de l’Atelier sur “Le leadership
des pays pour une mise en œuvre réussie dans le cadre du partenariat
EPT-FIT”, organisé par la Banque mondiale dans la capitale
tunisienne, M. Ndoye a fustigé entre autres, le non respect des
normes horaires d’apprentissage.

“Dans les normes internationales, la moyenne horaire d’apprentissage
est de 1000 heures alors que les pays africains ne font en moyenne
que 600 heures par an. Même en temps normal, les 1000 heures ne sont
pas respectées et la multitude des jours fériés, les débrayages
d’enseignants ou d’apprenants font que l’école africaine est en déça
des normes internationales”, a déclaré M. Ndoye, ex-ministre de
l’Alphabétisation et des Langues nationales du Sénégal.

“C’est une question d’aménagement qui ne coûte rien aux Etats chargés
de se préoccuper du contrôle de la présence effective des enseignants
et d’atténuer les mouvements de grève”, a indiqué M. Ndoye.

L’autre obstacle à la qualité est, selon M.Ndoye, la langue
d’enseignement. “Comment aborder une première année d’apprentissage
avec une langue qu’on ne connaît pas”, s’est interrogé M. Ndoye,
déplorant que “dès le début, on met l’enfant dans une situation
d’échec et ceux qui s’en sortent sont des rescapés”.

L’Afrique compte beaucoup de pédagogues, de chercheurs et de
techniciens capables d’aider à des reformes dans ce domaine, mais ce
qui bloque, c’est la décision politique, a-t-il déclaré.

L’autre entrave à la qualité est celle de l’encadrement des
enseignants, a fait remarquer M. Ndoye, indiquant que toutes les
études ont révélé le manque d’appui aux enseignants et leur
encadrement en situation de service qui, ajoutés aux problèmes
d’intrants (mobilier, salles de classes et autres) favorisent les
échecs massifs.

Abordant le fort taux d’échec scolaire en Afrique francophone, M.
Ndoye explique que la culture anglophone se base sur le fait que tout
le monde doit réussir pendant que la culture francophone, est fondée
sur la sélection des meilleurs.

Quant à l’atteinte de l’EPT, M. Ndoye a souligné que “le fait que
tous les pays ne seront pas capables en 2015 d’offrir une
scolarisation complète à tous les enfants en âge scolarisable ne veut
pas dire que des progrès n’ont pas été réalisés”, poursuivant qu’au
contraire, beaucoup d’efforts ont été consentis ces dix dernières
années où l’écart a augmenté de 12 points, le taux de scolarité étant
passé de 79% à 92% entre 1990 à 2005.

“Comparé à la décennie 80, on remarque que beaucoup d’efforts ont été
accomplis dans le mouvement de l’EPT. Ce mouvement a réussi à
mobiliser les Etats, la communauté internationale et à accroître les
ressources en faveur de l’éducation”, a -t-il conclu.

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