NIGERIA – La plus grande université du Nigeria interdit les

La plus grande université du Nigeria interdit les tenues "indécentes"
Source : http://www.tv5.org/
LAGOS (AFP) – 05/09/2004 07h48 – La petite affichette tapisse les panneaux d’information de l’Université de Lagos et annonce clairement le nouveau règlement: "Porter des vêtements moulants, sans bretelle ou transparents, des vêtements dont la longueur ne dépasse pas les genoux, est hors la loi".

Les élèves en phase d’inscription lisent avec attention le nouveau "dress code" (code vestimentaire) imposé par les responsables de l’Université de Lagos (Unilag), le plus grand campus universitaire du Nigeria.

Mais les anciens sont plus narquois, attendant de voir si les menaces de renvoi pour tous contrevenants seront effectivement mises en oeuvre.

"Les professeurs et les membres de l’administration ont le droit de corriger et d’exclure les étudiants des cours et des manifestations officielles quand ils ne sont pas correctement habillés", stipule la circulaire.

Dans les coursives aérées de l’université, garçons et filles, en majorité issus des classes moyennes nigérianes, ne s’habillent pas autrement que les étudiants européens ou américains.

Les jeans sont très moulants – pour les filles – ou très larges – pour les garçons -, les T-shirts et les chemises sont courants, bien plus que les corsages échancrés.

"Normalement on ne devrait pas trop penser à ça, mais l’an passé ça a été une explosion. Il y avait des tailles très basses et quand les filles marchaient on voyait tout", raconte cependant le Pr Akanbi Ilupeju, chef du département de Français de l’Unilag.

"Il y avait des tenues destinées à la plage et pas aux bancs de l’université. C’était une menace pour nous et pour les étudiantes", ajoute-t-il.

En fait le règlement vise essentiellement les filles, même si le personnel enseignant de l’Unilag tente de ne pas le formuler ainsi pour éviter d’être accusé de discrimination.

"Nous soutenons tous le nouveau règlement vestimentaire. On n’a pas envie d’avoir des gens à moitié nus dans nos classes", lance Mme Akachi Ezeigbo, chef du département d’Anglais expliquant que "l’habillement fait partie de l’éducation".

"On ne leurs demande pas de s’habiller comme des bonnes soeurs, mais quand elles ont les seins à moitié à l’air, elles se montrent comme des objets sexuels. L’habit dit beaucoup sur ce que vous êtes, il faut avoir le respect de soi", ajoute-t-elle.

Pour l’instant, juste après la rentrée universitaire, les 40.000 étudiants semblent s’être pliés aux nouvelles règles.

"Avant c’était libre, mais déjà certaines étudiantes n’étaient pas acceptées en classe. Certaines tenues étaient extrêmes, trop moulantes, pas assez couvrantes", reconnaît Bunmi Ekundayo, étudiante de 23 ans.

"C’est un premier pas; on sait qu’il y a des viols et du harcèlement (sur le campus), c’est vrai que les jeunes filles aiment montrer leur corp et que ça excite les garçons et les professeurs. Mais cela ne justifie pas les viols", déclare une de ses condisciples, Titi, 19 ans.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *