PORTRAIT – Inscrit en MBA à la London Business School

Fabrice Nze-Bakale – Inscrit en MBA à la London Business School
GABON – 6 juin 2004- par CLAUDE CHENDJOU
Source : http://www.lintelligent.com

Le crâne dégarni, les lunettes bien ajustées, le costume trois pièces impeccable, Fabrice Nze-Bakale n’a plus l’air d’un étudiant. Ce Gabonais de 30 ans – qui vient juste d’entamer un MBA (Master of Business Administration) à la mythique London Business School – est déjà dans le monde des affaires.
Arrivé en France en 1990, il passe le bac et s’inscrit à l’université de Paris-Dauphine, où il décroche un DESS d’analyse financière. Fabrice prospecte alors les entreprises qui recrutent au Gabon. Il obtient trois réponses positives d’Elf Gabon, de la Bicic (Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Cameroun) et de la Citibank. C’est cette dernière qu’il choisit. En avril 1997, il entre donc à la Citibank de Libreville comme chargé d’affaires pour la clientèle d’entreprises. Rapidement, il gravit tous les échelons. Et au bout de trois ans, à la suite de la démission de son patron, Fabrice prend la direction de l’établissement. En août 2003, après avoir passé six ans à la Citibank, le jeune cadre décide à son tour de démissionner. Folie suicidaire ? « Je n’avais plus rien à apprendre ; or ma motivation passe par des défis », raconte Fabrice.

Le déclic vient en fait en 2000 de la lecture des journaux qui parlent tous du MBA comme d’un accélérateur de carrière. Fabrice parcourt alors l’Amérique et l’Europe à la recherche du meilleur MBA, visitant sans relâche les campus. En 2001, sa décision est arrêtée. Commence alors une longue période de bachotage. Puis, enfin, les fameux tests d’entrée portant sur la maîtrise de l’anglais (TOEFL) et les capacités en management (GMAT).

Surprise : pour un habitué des premières places, les notes de Fabrice sont très moyennes. Il est recalé aux meilleures écoles. Pas question pour autant de revoir ses prétentions à la baisse. La troisième fois sera la bonne. En août 2003, il intègre enfin la célèbre London Business School.

Là-bas, il côtoie des personnes encore plus âgées, frôlant les 35 ans et issues d’horizons très divers (proviseurs, médecins, policiers, etc.). Qu’ont-ils en commun ? La soif d’apprendre et la volonté intangible de passer à la vitesse supérieure : « Cette formation très généraliste m’a permis de revoir les erreurs passées en management, explique-t-il, pragmatique. J’avais un style de gestion trop autoritaire », conclut-il.

Bien sûr, reprendre ses études après avoir travaillé plus de six ans impose des sacrifices. Adieu la villa de Libreville, la voiture de fonction et tous les avantages en nature versés par la Citibank. Financièrement aussi, c’est plus dur. Le MBA lui coûte 40 millions de F CFA (61 000 euros) pour deux ans. Mais le trentenaire se bat : il multiplie les petits boulots, sollicite un emprunt bancaire sur sept ans et obtient au final une bourse de la coopération britannique. Mais tout cet argent ne couvre toujours qu’une partie de ses frais, la vie à Londres étant onéreuse. Des regrets ? « Non ! si c’était à refaire, je recommencerais. Après mon MBA, je suivrai encore d’autres formations », lance Fabrice, toujours prêt à en découdre. C’est sans doute sa façon de se motiver pour atteindre son objectif final : intégrer un poste de dirigeant dans l’une des plus grandes banques d’affaires au monde, Goldman Sachs. Rien de moins ! n C.Ch.

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