Sénégal – Menaces sur l’école : Les enseignants veulent paralyser le système éducatif

Sénégal – Menaces sur l’école : Les enseignants veulent paralyser le système éducatif

L’Intersyndicale enseignante et le collectif des neuf ambitionnent de paralyser le système éducatif dans les prochains jours avec de grandes mobilisations unitaires pour pousser le gouvernement à aller dans le sens voulu par les enseignants. L’annonce en a été faite hier à la presse par le coordonnateur de l’Intersyndicale Mamadou Diouf.

Les syndicats d’enseignants sont prêts à en découdre avec le gouvernement pour la satisfaction de leurs revendications, en particulier l’Indemnité de recherche documentaire (Ird). L’Intersyndicale enseignante de Mamadou Diouf, l’Organisation des instituteurs du Sénégal (Ois) dirigée par Youssou Touré et le collectif des syndicats d’enseignants d’Ibra Diouf Niokhobaye ont décidé de faire front commun, pour amener le gouvernement à satisfaire leurs doléances. ‘Nous pouvons l’amener (le gouvernement) à le faire (satisfaire leur requête), en construisant un rapport de force favorable’, a déclaré hier à la presse Mamadou Diouf, le coordonnateur de l’Intersyndicale. En fait, les enseignants demeurent convaincus que les grèves et les débrayages restent les seuls moyens pour infléchir la position du gouvernement.

Les responsables syndicaux, qui demandent aux enseignants de rester mobilisés et d’être attentifs aux processus unitaires pour des actions massives, font remarquer que leur seul interlocuteur est le gouvernement du Sénégal. ‘Faisons-lui face dans l’unité et nous aurons gain de cause’, lancent-ils. C’est dans cette optique d’ailleurs, explique Mamadou Diouf, que des échanges avec le collectif des syndicats d’enseignants ont abouti à la décision d’une riposte commune. Car, à l’en croire, les enseignants sont persuadés que le gouvernement peut satisfaire leurs revendications. ‘Nous partageons la conviction que ce que proposent les enseignants est réaliste et réalisable. Il s’agit d’un effort annuel supplémentaire de 4 milliards dégressifs qui, à terme, donneront en 2011 les 19 milliards qui constituent le socle de la propagande du gouvernement’, souligne Mamadou Diouf. ‘Au vu du train de vie de l’Etat, personne ne peut nous faire croire que cela est hors de portée du gouvernement du Sénégal. En février 2007, le gouvernement a octroyé des primes d’incitation allant de 700 000 à 800 000 francs, aux agents du ministère de l’Economie et des Finances, des gens qui ne se battaient pas. Et récemment, il a doublé l’indemnité des policiers’, martèle-t-il. C’est la raison pour laquelle, poursuit-il, les enseignants, dans leur écrasante majorité, ont rejeté le principe d’une allocation de soutien scolaire et exigent l’institution d’une indemnité pérenne et mensualisée. Même si par ailleurs, il refuse que leur combat soit réduit à une question d’argent.

Pour Mamadou Diouf, leur conférence de presse d’hier n’est rien d’autre qu’un signal à l’endroit du gouvernement. Car, à l’en croire, si, d’ici mardi prochain, l’Etat ne se manifeste pas, ces syndicats vont livrer leur plan d’action. ‘Jusqu’à présent, nous n’avons pas lutté. Bientôt, le combat va monter d’un cran’, martèle-t-il. C’est pourquoi, le coordonnateur de l’intersyndicale appelle les partenaires traditionnels et les amis de l’école à s’investir pendant qu’il est temps, afin, dit-il, qu’une solution idoine soit trouvée.

Charles Gaïky DIENE
28/02/09
http://www.walf.sn

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