SENEGAL – Université Gaston Berger de Saint-Louis

Pr NDIAWAR SARR, RECTEUR DE L’UNIVERSITÉ GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS : « Nous allons basculer dans la Licence-Master-Doctorat d’ici un an au plus … »
Article publié dans l’édition du Jeudi 9 septembre 2004
Source : http://www.lesoleil.sn
Après quatorze années de fonctionnement, l’Université Gaston Berger de Saint-Louis continue sa montée en puissance, selon le mot même de son second Recteur, le Pr Ndiawar Sarr.

Conçu en 1990 comme un centre d’excellence pour 600 étudiants, l’Université Gaston Berger de Saint-Louis accueille aujourd’hui près de 3.000 étudiants. Dotée à la fois de filières classiques comme les Sciences juridiques, la Gestion, les Lettres et les Langues, l’Université Gaston Berger abrite également de nouvelles filières d’Enseignement supérieur jusque-là inconnues et qui font aujourd’hui sa renommée.

Dans l’entretien qui suit, le Recteur Ndiawar Sarr fait le bilan de l’année académique qui vient de s’écouler et annonce les perspectives de la jeune institution qu’il dirige, laquelle manifeste une réelle volonté de s’agrandir, de diversifier ses filières, le tout dans un climat social apaisé.

M. le Recteur, pouvez-vous tirer le bilan de l’année académique écoulée ?

L’année universitaire 2003-2004 vient de s’achever à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Elle a été assez calme. Comme vous pouvez le constater, il n’y a pas eu de mouvements qui ont perturbé le déroulement normal des enseignements et de la recherche. Le calendrier universitaire a été respecté et les examens ont eu lieu comme prévu pour la première session dans toutes les UFR (Unités de Formation et de Recherche).

Les résultats obtenus des différentes UFR sont satisfaisants. Ceci à cause de la paix sociale, mais aussi de l’encadrement plus ou moins acceptable des étudiants. La moyenne que j’ai reçue des différentes UFR me donne un taux de réussite de 51 % toutes UFR confondues pour la première session.

Les résultats au niveau de l’université se sont reflétés aussi au niveau du CAMES. Je peux dire cette année que c’est tout le Sénégal qui a brillé. Nous avons eu un taux de réussite d’environ 78 %, tous grades confondus. Ce qui est véritablement un exploit. Toujours concernant les résultats, je rappelle que nous avons deux sessions et nous pensons qu’avec celle d’octobre, qui va se dérouler à partir de la deuxième quinzaine, les résultats seront encore assez appréciables.

Comment jugez-vous globalement ces résultats par rapport à ceux de l’année dernière ?

Par rapport à l’année dernière, les résultats sont constants. Il n’y a pas eu une grande différence. Il y a une petite amélioration. C’est pratiquement la même constance par rapport à l’année dernière.

Peut-on avoir le palmarès des différentes UFR ?

C’est difficile à quantifier. Si je prends l’UFR de Sciences juridiques et politiques, qui est l’une des UFR qui fait l’examen traditionnel, les résultats peuvent paraître plus intéressants. Mais dans les autres UFR travaillant avec le système des Unités de Valeurs (UV), nous prenons en compte les étudiants qui ont la totalité des Unités de Valeur. Je peux dire que selon les cycles, l’UFR SAT au premier cycle a de meilleurs résultats que l’UFR de Lettres et de Sciences humaines. Mais je suis certain que cela peut être rattrapé à la deuxième session.

Quant au second cycle, c’est pratiquement la même tendance partout. La sélection a été faite dans le premier cycle, les résultats sont pratiquement les mêmes pour ce qui est de la Licence. Pour ce qui est de la Maîtrise, les résultats sont bons en ce qui concerne le Certificat de Maîtrise. Mais le problème réside dans la soutenance des mémoires de Maîtrise. C’est ainsi qu’en Lettres, un certain nombre d’étudiants -c’est la tendance que nous sommes en train de déceler – font leur Maîtrise en un an, en un an et demi, en deux ans. C’est une tendance à laquelle nous sommes en train d’assister et qui va certainement changer avec la nouvelle réforme.

En 14 ans de fonctionnement, est-ce que, aujourd’hui, la massification ne guette pas un peu l’UGB ?

L’Université Gaston Berger a ouvert ses portes il y a 14 ans avec 600 bacheliers. Aujourd’hui, nous avons plus de 3.000 étudiants, tous cycles confondus. L’Université a grandi. Comme les choses se présentent jusque-là, je pense qu’on ne peut pas parler de massification, dans la mesure où le taux d’admission est presque constant. Le nombre de sortants est aussi quelque chose de constant. Il n’y a pas de cette massification, dans la mesure où l’université prend les bacheliers en fonction de certains critères. Des critères qui nous aident à pouvoir encadrer correctement les étudiants, à faire en sorte qu’il n’y ait pas de taux important de redoublement et faire en sorte que nos étudiants, selon la moyenne, font un cycle normal de la première année à la Maîtrise.

Et cette progression que nous avons constaté fait qu’il y a une sorte de fluidité. La seule crainte, c’est au niveau de la Maîtrise qui est composée de Certificat et de mémoire. Les étudiants ont tendance à traîner pour soutenir leur mémoire pour plusieurs raisons. D’aucuns se plaignent de la difficulté à trouver un encadrement adéquat ; d’autres de la programmation de certaines soutenances, et surtout, quelque fois aussi, du fait qu’il n’y a pas de troisième cycle dans certaines disciplines. Mais la massification, je crois pour l’instant, vu la politique que nous menons, n’est pas quelque chose qu’on peut craindre.

Est-ce que vous êtes concerné par la réforme LMD (Licence-Master-Doctorat) ?

Nous avons été toujours conscients du fait que l’université est un espace ouvert, que la mobilité est une réalité dans le monde universitaire.

Qui dit mobilité en dehors du voyage virtuel, l’Informatique, dit correspondance dans le contenu des enseignements. Nous avons toujours été conscient qu’il se passait toujours quelque chose dans le monde. En gros que le système anglophone ou nord-américain était en train de faire tâche d’huile en dehors de nos partenaires les plus immédiats. C’est un problème sur lequel nous réfléchissons depuis au moins deux ans. Les commissions de l’Assemblés de l’université, notamment la commission enseignement et réforme, le conseil scientifique y réfléchissaient en même temps que les différentes UFR. Nous n’avons pas beaucoup de difficultés pour intégrer les LMD (Licence–Maîtrise-Doctorat). Nous avons une université nouvelle avec la création des Unités de Valeurs qui a été plus ou moins une petite révolution dans le monde de l’Enseignement supérieur au Sénégal. Avec ce système, certaines expériences ont pu avoir lieu.

l’Assemblée de l’université a donné mandat à ses commissions, mais aussi au conseil d’UFR de bien réfléchir sur les LMD, parce que nous avons opté pour une université ouverte pour la coopération pour la mobilité et de nos enseignants chercheurs et de nos étudiants. Nous ne pouvons pas ne pas intégrer cette réforme. C’est un travail qui mérite réflexion en amont et qui nécessite l’adhésion aussi bien des enseignant-chercheurs et la compréhension du système par les étudiants. Il s’agit de faire en sorte qu’on ait des crédits. Il s’agit de donner une plus grande flexibilité, une plus grande liberté à l’étudiant. Le problème des crédits va être un problème réel et cela nous y avons réfléchi pour que tout le monde y adhère. Non seulement les enseignements seront revus, de même que les horaires, les rapports entre enseignants-enseignés, le cours présentiel, le cours de l’enseignement à distance, la présence du personnel administratif pendant telle ou telle heure. Il y a sorte de révolution qui va apparaître au sein de l’université…

Ce n’est pas une réforme qu’on impose. Cela doit partir de la section. Nous pensons que dans un an nous allons tous basculer dans ce nouveau système. Tout le monde est conscient aujourd’hui que, pour permettre à nos étudiants de pouvoir bénéficier de la mobilité, de ne pas perdre par rapport aux autres étudiants du reste du monde, nous n’avons pas le droit d’être marginalisés. C’est une option qui a été faite depuis longtemps, mais dans toutes les universités cela nécessite un travail de fond. Il y a 12 universités qui ont plus ou moins commencé le système LMD

Vous aviez parlé tout à l’heure de l’ouverture de l’université au monde. Comment jugez l’encadrement, au niveau pédagogique pour les étudiants ? Avez-vous suffisamment de professeurs ? Quelles sont les filières qu’il faudrait redynamiser ?

Disons que le taux d’encadrement est un taux satisfaisant par rapport à la moyenne des universités Nous avons des postes ouverts au niveau des UFR. Des postes qui ne sont pas pourvus, parce qu’il est difficile d’avoir dans certaines disciplines le profil souhaité, notamment en Sciences Economiques et en Gestion, en Informatique et quelque fois en Langues .

C’est quelque chose que nous sommes en train de dépasser, dans la mesure où dans l’encadrement, il y a ce que nous appelons les titulaires et les vacataires qui nous viennent des autres établissements, notamment de notre aîné, l’Université Cheikh Anta Diop. Mais il y a aussi des enseignants qui viennent du secteur privé, dans la mesure où nous avons un système pédagogique qui nous permet d’avoir des étudiants plus ou moins opérationnels dès leur sortie. La difficulté réside dans le fait au niveau de la recherche, donc au niveau le plus élevé, nous n’avons pas toujours les personnes qui remplissent ces conditions-là, parce qu’il faut être souvent Docteur d’Etat, Maître de conférences pour pouvoir encadrer au niveau du troisième cycle et même au niveau de la Maîtrise.

C’est ce qui explique que dans certaines disciplines, il y ait beaucoup de postulants au mémoire de Maîtrise et peu d’encadreurs. C’est un sérieux problème auquel nous réfléchissons. Et le soutien de la coopération nous permet d’avoir des co-tutelles de thèse.

Pouvez-vous nous faire le point sur les résultas au CAMES ?

Cette année précisément, l’UGB a présenté 11 candidats. Et sur les 11 candidats un seul n’a pas réussi. C’est parce que son dossier n’a pas été étudié, faute d’instructeur. Sinon tous les autres, tous grades confondus, ont réussi sauf un qui a été recalé. Un autre qui peut réussir avec rétroactivité.

Que pouvez-vous nous dire sur les nouvelles filières de l’Université de Saint-Louis ?

L’UGB a ouvert un certain nombre de filières, notamment à l’UFR SAT où l’on a mis en place une filière liée à la Télécommunication, qui a eu beaucoup de succès. C’est un diplôme d’Informatique et de Télécommunications. Nous avons aussi la Maîtrise d’Informatique Appliquée à la Gestion (MIAGE), qui est très sélectif. Ici on a obtenu des résultats de l’ordre de 100 %. Il y a d’autres filières qui ont vu le jour. C’est-à-dire des innovations notamment avec ce que nous avons appelé l’Université Virtuelle Africaine (UVA), où cette année, nous avons une formation diplômante en relation avec l’Université de Montréal en Maîtrise Informatique

Une soixantaine de bacheliers de l’année dernière ont été sélectionnés et subissent le même enseignement que leurs camarades qui sont au Canada. Et ceci se fait par l’enseignement à distance Ils vont avoir la Maîtrise de l’université du Canada.

En dehors de ces filières, qui sont dans les UFR existantes, l’Université s’ouvre et essaie de donner la chance à d’autres. C’est ainsi que nous avons le DURIG, qui est donné parallèlement à l’enseignement classique. Il y a, au niveau des troisièmes cycles, un certain nombre d’ouvertures notamment en Sociologie, en Sciences juridiques et en Lettres. Mais notre grand projet, pour ce qui est de la diversité, est que nous pensons qu’il va donner une nouvelle image de l’université, c’est l’UFR des Sciences de la Santé.

Cela avait été programmé en même temps que les autres UFR à l’ouverture de l’UGB, mais pour des raisons objectives, cela avait été mis de côté. Mais nous avons repris le dossier, notamment lors du dixième anniversaire de l’université. Nous y travaillons aujourd’hui pour voir avec nos collègues de la Faculté de Médecine, la coopération avec Lille, avec Toulouse et avec surtout la ville de Saint-Louis, le Conseil régional pour le faire aboutir. Ce projet va voir le jour et nous allons former un nouveau type de médecins, en collaboration avec nos collègues de Dakar, qui s’occupent du volet pédagogique. Ce qui va nous permettre d’ouvrir bientôt cette UFR.

L’engagement du ministre de l’Éducation est réel. Cela va nous permettre de recruter des bacheliers pour les mettre en premier année et en même temps de faire venir une bonne vingtaine d’étudiants de troisième cycle de Dakar, qui vont travailler avec l’hôpital de Saint-Louis et les hôpitaux de la région Nord, notamment Ndioum et autres. Cela permettra aussi d’aider à vraiment faire face aux difficultés que les hôpitaux ont, en dehors de Dakar

Peut-on s’attendre au démarrage du projet en 2005 ou 2006 ?

Nous souhaiterions pouvoir démarrer ce projet en 2005/2006. Maintenant, tout est ficelé. Il y a un comité de pilotage qui se réunit régulièrement. Le site est identifié. Nous pensons qu’avec le démarrage de l’année en cours, un petit budget de fonctionnement va nous permettre d’aller assez vite.

L’encadrement ne posera-t-il pas de problème ?

La pyramide au niveau de la Faculté de Médecine est plus ou moins renversée. Il y a beaucoup plus de professeurs titulaires que d’assistants. Et ce qui est intéressant, c’est l’engagement des collègues de Dakar. Beaucoup sont prêts à venir donner des enseignements à Saint-Louis. Et l’autre élément qui est important et l’on y réfléchit, c’est le fait que les étudiants de troisième cycle, qui sont en train d’être formés par Dakar, peuvent venir non seulement faire des stages dans les hôpitaux mais servir d’assistants. En dehors de cela ce sont les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication qui seront utilisées à fond. On y a beaucoup réfléchi. Je veux parler du nouveau type de médecin que nous voulons former.

Les premières années, nous pensons que l’existant ici, les cours que nous dispensons, peuvent déjà servir pour la première année. Nous sommes en train de chercher à former un médecin communicateur. Un médecin qui va, non seulement avoir des compétences sur le plan scientifique, médical, mais aussi pouvoir gérer le patient. En dehors de cela, des réflexions sont en train d’être menées pour former un nouveau type de médecins. C’est-à-dire un médecin du monde rural. On va leur inculquer une certaine attitude qui ne consiste pas tout simplement à chercher à ouvrir des cliniques, mais aussi à être apte à servir dans le monde rural. Nous souhaitons que le médecin qui sort de Saint-Louis puisse se retrouver dans la campagne avec son collègue de Sociologie, de Droit, qui s’occupe du foncier et bien d’autres choses. Nous avons pensé que c’est quelque chose d’original et qui peut vraiment régler les problèmes qui sont liés au fait que tous les médecins sont dans la ville ou veulent exercer dans les villes.

Vous aviez mis en place récemment un Centre de Calcul à l’Université de Saint-Louis ; quelle appréciation portez-vous sur cette structure, et quel avantage peut-on en tirer ?

Le Centre de Calcul existe depuis quelques années déjà. Il a été transformé il y a quelques mois en Institut. C’est le cœur de l‘Informatique à l’Université Gaston Berger. C’est là qu’il y a l’administration du réseau Informatique. C’est dans ce centre-là que nous avons plus de 60 % du parc Informatique. Tout étudiant de Gaston Berger doit être initié à l’Informatique, quelle que soit sa discipline. Tous les étudiants du premier cycle doivent prendre des cours d’Informatique. Nous sommes en train de réfléchir pour pouvoir faire en sorte que ce centre puisse vraiment donner une impulsion à la recherche qui se fait dans les différentes UFR.

La BU a aussi changé de statut ; quel «plus » cela va apporter à l’université ?

La BU est devenue un Institut. Cela permet de donner à cet Institut la capacité d’avoir sa propre politique de développement. Devenant un Institut la BU a son budget. Depuis la création de l’UGB, la BU était un service rattaché au Rectorat. Maintenant, elle a son Conseil d’administration qui accepte et vote le projet de budget en début de l’année et qui peut donc surveiller l’évolution des différents programmes qui ont été définis. La BU étant devenue un Institut, nous sommes en train de nous battre pour que l’informatisation soit une réalité. Nous sommes en contact avec un certain nombre de bibliothèques, notamment aux USA, un peu partout.

Ce que la BU va gagner, c’est qu’elle va pouvoir maintenant, en dehors de ce qu’elle reçoit dans le budget de l’université, générer des ressources additionnelles afin de permettre à la communauté universitaire de Saint-Louis d’avoir un spectre beaucoup plus large en ce qui concerne la documentation.

Maintenant, c’est un Institut au même titre que le Centre de Calcul, qui a son budget, qui a sa politique déterminée en début d’année, qui a son conseil d’administration qui peut donc contrôler et juger ses performances. Nous pensons très sérieusement qu’à la rentrée, une nouvelle dotation sera faite à ces instituts. Nous avons commencé à faire des fonctions de services qui vont permettre de générer des ressources et faire en sorte qu’avec l’informatisation, les contacts avec les autres bibliothèques, notamment avec la grande bibliothèque de Dakar, faire en sorte qu’on ne soit plus isolé.

Alors la question récurrente des voyages d’études des enseignants, est-ce que ce problème se pose ici ?

Pour les voyages d’études, c’est une absolue nécessité pour tout enseignant-chercheur. Les voyages d’études permettent à l’enseignant aussi d’être au courant de ce qui se fait dans les laboratoires. Nous avons pensé qu’il serait bon que les enseignants-chercheurs puissent aussi pendant l’année aller séjourner auprès de leur directeur de recherche pour pouvoir être promus. Aller faire quelques manipulations en laboratoire, si cela n’existe pas ici. Mais les enseignants sont tenus, avant de partir, de mettre leur calendrier de rattrapage de cours, si ce calendrier est nécessaire.

On a noté il n’y a guère un mouvement d’humeur du personnel administratif, qui a posé un certain nombre de doléances. Où en êtes-vous avec ces revendications ?

Nous souhaitons avoir une concertation permanente au sein de la communauté universitaire. C’est ce qui nous permettra de prévenir un certain nombre de conflits. Il y a une certaine paix sociale qui prévaut à l’université. Il y a eu un nouveau statut du personnel administratif et technique depuis trois ans. En fait, le statut du personnel est aujourd’hui le même à Dakar et à Saint-Louis. Il n’y a pas de problème particulier que vit le syndicat de Saint-Louis par rapport à quelques avantages qu’auraient ceux de Dakar.

Le seul problème, c’est la grille salariale concernant l’intersyndicat des personnels administratifs de l’Enseignement supérieur. Ce n’est pas un problème que le Rectorat de Saint-Louis doit régler seul pour Saint-Louis. Il s’agit de salaire, donc de tout le personnel. C’est le seul point à ma connaissance pendant dans les revendications communes aux deux universités. Il est prévu avec les délégués syndicaux une rencontre entre eux et le Recteur pour pouvoir faire des propositions à la tutelle, pour que le statut puisse être amélioré.

Quelles sont les relations de partenariat que vous entretenez avec les autres universités ? Vous avez aussi instauré une rentrée solennelle, ce qui n’est pas très courant dans une université d’Afrique ; pouvez-vous nous en dire un mot ?

La rentrée solennelle est un repère pour l’étudiant. Nous avons pensé que nous devons établir des repères. L’Assemblée de l’université s’est réunie et la leçon inaugurale a été confiée à l’UFR de Sciences juridiques, qui doit réfléchir au thème à nous proposer. Maintenant, pour ce qui est des accords de coopération, je dois vous dire que nous avons opté, dès le départ, pour la coopération.

Nous avons la coopération Sud-Sud, d’abord avec nos voisins immédiats. Une coopération dont nous sommes très fiers, notamment avec l’université de Nouakchott et très récemment avec l’université du Mali. Non seulement, nous recevons les étudiants de ces pays, mais il y a des échanges d’enseignants dans les deux sens. En dehors de cela, nous avons des accords très dynamiques avec des universités du Nord (Pennsylvanie, Boston, Floride). Il y a en beaucoup, précisément en France, en Allemagne, en Espagne. Et c’est un leitmotiv chez moi de parier sur l’homme. L’homme, qu’est-ce que c’est, si ce n’est l’esprit, la compétence, la formation continue qui vous accompagne tout le long de la vie.

PROPOS RECUEILLIS À SAINT-LOUIS PAR BADARA DIOUF ET SIAKA NDONG

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