Télécom – Orange et T-Mobile se marient pour devenir numéro un du mobile

Orange et T-Mobile se marient pour devenir numéro un du mobile

Les opérateurs France Télécom et Deutsche Telekom confirment le rapprochement de leurs activités en Grande-Bretagne. Une coentreprise sera créée, dont chacun détiendra 50% du capital. Une bonne opération pour France Télécom qui n’aura pas de besoin de s’endetter pour réaliser cette alliance. L’opérateur français garde une marge de manœuvre financière pour sa stratégie d’investissement en Afrique.

Après plusieurs jours de rumeurs, le rapprochement des filiales britanniques de téléphonie mobile de Deutsche Telekom (T-Mobile) et France Télécom (Orange) a été confirmé ce mardi 8 septembre 2009. De cette alliance naîtra le premier opérateur britannique avec 28 millions d’abonnés et une part de marché de 37%. O2, la filiale de l’espagnol Telefonica, l’actuel leader avec 27% de parts de marché devrait donc prendre la deuxième place et le britannique Vodaphone la troisième avec 25%. Ces deux opérateurs avaient chacun fait une offre sans succès.

La signature du contrat est prévue pour la fin octobre. Pendant 18 mois, les marques T-Mobile et Orange vont co-exister de manière séparée, en attendant une décision de leur maison-mère. L’opération doit maintenant être validée par les organes de surveillance des deux groupes.

France Télécom ne creuse pas sa dette

En Grande-Bretagne, Orange et T-Mobile, respectivement numéro 3 et 4 du marché en Grande-Bretagne, seront réunis pour une durée de trois ans minimum dans une société commune détenue à parts égales, pour un chiffre d’affaires combiné de 9,4 milliards d’euros. Une bonne opération pour France Télécom qui s’offre le luxe de ne pas débourser de cash. Le groupe ne creuse donc pas sa dette qui atteignait 34,7 milliards d’euros fin juin et garde des munitions pour sa stratégie d’investissement dans les pays émergents, surtout en Afrique.

Installé en Afrique depuis 15 ans, France Télécom via sa filiale de téléphonie mobile Orange est désormais présent dans 16 pays sur le continent africain et compte environ 36 millions d’abonnés. L’objectif est d’atteindre les 50 millions en 2010. Dans certains pays, Orange affiche des parts de marché très confortables : 84% au Mali, 63% au Sénégal et même 100% en Guinée Equatoriale.

Des perspectives de développement en Afrique

Le principal attrait du marché africain est que son développement repose essentiellement sur la téléphonie mobile, nettement moins coûteuse que le fixe. C’est également un marché aux risques limités. Près de 95% des clients achètent des cartes prépayées. Les consommateurs africains sont, en effet, nombreux à utiliser ce service qui permet des économies substantielles, notamment à l’international. Aussi, malgré un revenu moyen par abonné ou Arpu (Average Revenue Per User) très faible en comparaison des pays industrialisés, il y est de 20 dollars par mois, contre 25 au Moyen-Orient et 56 aux Etats-Unis et en Europe, les marges des opérateurs restent largement bénéficiaires. D’autant que le prix à la minute en Afrique est beaucoup plus cher qu’en Europe.

Ce marché africain est également au cœur de flux d’investissements importants. Selon l’Association mondiale des opérateurs (GSMA), les opérateurs de télécommunications vont investir plus de 30 milliards d’euros en Afrique subsaharienne pour couvrir 90% de la population d’ici les cinq prochaines années. A l’heure actuelle, quatre grands groupes dominent le continent. Au côté d’Orange, on trouve ainsi le koweïtien Zain, le sud-africain MTN et le britannique Vodaphone. A ceux-là s’ajoutent une multitude d’opérateurs locaux. Le koweïtien Zain va vendre 46% de ses actifs, notamment ses implantations en Afrique subsaharienne. Orange pourrait être intéressée par certains pays où il n’est pas déjà implanté comme au Ghana, en Zambie ou en Tanzanie.

Par Myriam Berber
Article publié le 08/09/2009
Source: http://www.rfi.fr/

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