Une ecole fermee au Benin apres un syncope de potaches

Porto-Novo, Bénin (PANA) – Le ministère béninois de l’Enseignement
secondaire et de la Formation technique et professionnelle a décidé
la fermeture pendant une semaine, du Collège d’enseignement général
“les cocotiers” de Tokpota, un quartier résidentiel de Porto-novo,
pour cause de syncope des élèves, a-t-on appris mercredi de source
officielle.

Depuis quelques jours, le fait insolite qui a semé la panique au sein
des élèves de cette école a pris de l’ampleur lundi, lorsque 22
élèves dont 18 filles pourtant bien portants en arrivant
sur les lieux ont perdu connaissance et sont tombés sans raison
apparente dans l’enceinte de l’établissement, provoquant la débandade
au sein des autres apprenants.

Les médecins appelés à la rescousse n’ont rien détecté et ont juste
administré du sucre aux élèves qui, peu de temps après, ont recouvré
leurs sens, a expliqué la même source.

Arrivée sur les lieux, la ministre des Enseignements secondaire et de
la Formation professionnelle, Bernardette Sohoundji, a fait appel aux
différentes confessions religieuses afin d’exorciser les lieux et a
ordonné la fermeture de l’école en attendant que toute la
lumière soit faite sur le phénomène.

Dans le quartier, les commentaires vont bon train, des coupables
nommés et certaines confessions religieuses mises à l’index.
Pour certains, les filles qui tombent sont la cible d’un groupe de
jeunes gens dont elles ont repoussé les avances. D’autres parlent de
la présence dans l’école d’une fidèle de la déesse des eaux
“Mamiwata” qui tient à recruter des adeptes parmi ses camarades.

Pour d’autres encore, il s’agirait d’un conflit entre confessions
religieuses.

De toutes les thèses avancées, une seule retient l’attention des
autorités, la parcelle sur laquelle est bâtie le collège appartient à
des privés qui n’avaient pas été complètement dédommagés. Ces
propriétaires terriens qui ont plusieurs fois réclamé leurs dus ont
perdu l’espoir de se voir rembourser lorsque l’autorité à commencé
à ériger une clôture autour du domaine.

De guerre lasse, ces propriétaires auraient mis en place cette
stratégie pour forcer les autorités à prendre en compte leurs
revendications.

Bien que chuchotée dans tous les milieux, cette thèse n’est pas
officiellement retenue par les autorités qui multiplient les
rencontres avec les sages de la localité et les responsables des
confessions religieuses.

Les parents eux, ne sont plus prêts à y envoyer leurs enfants tant
que la situation n’est pas décantée.

“Rien ne nous prouve que la situation est maîtrisée et que nos
enfants ne seront plus victimes de convulsions”, confie un parent
d’élève qui négocie déjà l’inscription de ses deux filles dans une
école privée du quartier.

Un autre, faute de moyens, a carrément décidé de garder les siennes à
la maison, “l’essentiel est fait et les grands frères les aideront à
réviser le reste des cours en attendant que je puisse les inscrire
ailleurs”.

Plus fortunée, Aline Sègbo, elle, entend recruter trois répétiteurs
dans les matières principales pour encadrer sa fille unique. “Si les
filles sont la cible de ce phénomène, je préfère protéger la mienne
puisque nul ne sait encore quelles répercussions cela pourrait avoir
à la longue sur les enfants atteints”, argumente-t-elle.

Si pour certains élèves, il ne sert à rien de perdre du temps dans le
cours d’une année déjà fortement amputée par des mouvements de grève,
d’autres n’entendent pas retourner sur les lieux de peur d’être la
prochaine victime d’un phénomène qui n’est pas prêt d’être élucidé.

Habitués aux transes des adeptes des religions traditionnelles et des
religions révélées qui multiplient depuis quelque temps les séances
d’exorcisme collectif, les Béninois ne trouvent pas encore de réponse
à la situation qui prévaut au collège “les cocotiers” où les filles
tombent loin des célébrations religieuses et des paroles
incantatoires.

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