L’entreprenariat et l’emploi des jeunes en Afrique du nord-un lien essentiel pour le développement et l’avenir de l’Afrique

Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), 13 juin 2011.

La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique et la République Islamique de Mauritanie ont ouvert aujourd’hui un atelier sur l’Entreprenariat et l’emploi des jeunes en Afrique du nord. Cet atelier est co-organisé par l’Agence Nationale pour la Promotion de la Jeunesse (ANAPEJ), à l’aune du prochain Sommet de l’Union Africaine sur l’Emploi des jeunes qui se tiendra à Malabo en Guinée Equatoriale, du 29 juin au 1er juillet 2011.

Les ministres mauritaniens en charge de l’Emploi, de la formation professionnelle et des Technologies Nouvelles; des Affaires Economiques ainsi que de la Jeunesse prendront part à cet atelier. L’événement réunit également des organisations internationales (Banque Mondiale, NEPAD, BIT, PNUD) et les agences nationales pour l’emploi des jeunes d’Algérie, d’Egypte, du Maroc et de Tunisie. Des associations de jeunes sénégalais, tanzaniens, burkinabés, togolais, mauritaniens, ougandais, marocains et rwandais ont également fait le déplacement. L’atelier abordera des questions de développement spécifiques liées à la jeunesse et à l’emploi en Afrique du Nord, que l'ACBF souligne et tente de résoudre dans leur dimension de renforcement des capacités, en collaboration et en partenariat avec des institutions telles que le NEPAD. 200 millions d’Africains ont entre 15 et 24 ans, ainsi 20% de la population africaine est constituée de jeunes. Avec 2,2% de taux de croissance annuel de sa population et un taux de fertilité de 5,2 enfants par femme, ce sont 10 millions de jeunes s’ajoutent à la population sur le Continent chaque année. Malheureusement, l’Afrique n’est pas prête à incorporer tous ces jeunes sur le marché du travail.

L’ACBF souhaite relever des défis déterminants et uniques pour l’emploi des jeunes en Afrique, selon diverses perspectives. Ces défis comprennent: un taux d’emploi croissant à un rythme moindre que la population; un manque de données pesant sur le ciblage des interventions de développement; des politiques sectorielles qui impactent la création d’emploi et l’évolution de la question de l’emploi des jeunes à travers le Continent. L’ACBF souligne les cinq piliers majeurs qui nécessitent une attention constante en dépit du niveau de transformation économique du pays. Ceux-ci sont: le développement des compétences, notamment dans l’innovation et la capacité à gérer l’incertitude; des politiques viables qui permettent l’expansion de l’investissement; le soutien aux infrastructures et à l’accès au capital; le commerce et l’accès aux marches; un environnement propice aux affaires qui dicte à la croissance et à la taille des marches et qui rend possible les innovations; et de potentielles actions pour permettre aux pays d’affronter des défis tels que la réforme du système éducatif, la création d’unités d’analyse politique ou de think tanks qui créent des espaces pour le développement de politiques et le dialogue entre divers secteurs d’un même pays.

Les éléments de renforcement des capacités requis pour relever ces défis sont multidimensionnels. L’ACBF souligne le rôle de l’intégration régionale en Afrique, qui permet les pays individuels et les régions de tirer parti de la création d’emplois pour les jeunes. L’intégration régionale permet la création de plus d’emplois, de meilleures compétences, une plus grande spécialisation, mais avant tout une stabilité pour les marchés nationaux et régionaux. L’ACBF est stratégiquement positionnée pour soutenir les pays dans le développement de politiques adaptées aux priorités nationales spécifiques qui permettent la croissance vers des niveaux de développement qui relèvent nombre de défis essentiels.

Les partenariats institutionnels entre les partenaires du développement permettent à l’Afrique d’affronter les problèmes plus rapidement et de maximiser les ressources humaines et institutionnelles existantes. De manière similaire, l’interface entre le secteur privé, le gouvernement et la société civile est un moyen de dialogue et d’échange d’expériences, permettant l’innovation et la créativité.

S’exprimant en amont de l’atelier, le Dr Frannie Léautier, Secrétaire Exécutif de l’ACBF commentait que le Rapport des Indicateurs de Capacité en Afrique 2011 (RICA 2011) récemment publié par la Fondation, montre que les nations africaines ont une vision pour le renforcement des capacités.

« Comme pour tous les autres défis du développement, notamment l’emploi des jeunes, a-t-elle déclaré, les pays africains doivent faire des choix politiques stratégiques pour faire face à nos problèmes particuliers. L’emploi des jeunes en Afrique est un défi permanent et comme nous l’avons exprimé plusieurs fois, le renforcement des capacités est une activité de long terme. Le temps est venu de mettre nos jeunes en avant, alors que nous devons créer le futur leadership de l’Afrique, afin de gérer l’environnement tumultueux du développement. » Elle a ajouté : « Le nouveau Plan Stratégique à Moyen Terme de l’ACBF vise à collaborer avec les jeunes à travers nos 73 universités et institutions d’enseignement partenaires, qui sont les incubateurs pour le développement d’une masse critique de leaders et d’acteurs du changement en Afrique. Notre portefeuille sans cesse grandissant d’unités d’analyse politique et de think tanks restera notre plus grande assise pour développer de politiques africaines spécifiques. »

L’ACBF est présent en Mauritanie depuis 2002 avec l’établissement du Centre Mauritanien d’Analyse de Politiques (CMAP).  En 2006, l’ACBF a approuvé la seconde phase du projet, accentuant la réponse du Centre aux besoins en capacité humaine et institutionnelle en Mauritanie. Les objectifs de la phase II incluent le soutien à l’analyse des politiques publiques et l’étude d’impact ainsi que la promotion du dialogue au sein des parties prenantes cibles en Mauritanie. L’investissement total de l’ACBF pour le projet CEMAP représente 2 650 000 dollars des Etats-Unis.

Durant sa présence à Nouakchott, l’ACBF rencontrera plusieurs membres du Gouvernement afin d’évoquer de potentiels partenariats autour des défis des capacités en Mauritanie et comment s’y associer.

A propos de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique

La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), basée à Harare, Zimbabwe, est une institution indépendante de renforcement des capacités créée le 9 février 1991 grâce à la collaboration de Gouvernements africains et de la communauté internationale. Sa mission est de renforcer les capacités humaines et institutionnelles durables pour la réduction de la pauvreté en Afrique. La vision de l’ACBF est celle d’un continent reconnu pour ses capacités socio-politiques et économiques et son capital – un continent comportant des institutions efficaces et des politiques acquises à travers des investissements durables dans son peuple et ses institutions. La Fondation a pour but de devenir, en partenariat avec les parties prenantes, la première institution africaine de renforcement des capacités durables pour la bonne gouvernance et la réduction de la pauvreté.

http://www.acbf-pact.org

14 juin 2011

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