12 risques à prendre pour booster sa carrière

Pour certains, la vie professionnelle n'est qu'un long fleuve tranquille qui s'écoule doucement jusqu'à la retraite. Mais pour peu que l'on souhaite satisfaire ses ambitions, il est indispensable de prendre des risques.

Cela passe par des changements de job plus ou moins évidents, des réorientations professionnelles qui peuvent sembler hasardeuses voire même la création d'entreprise. Autant de moments charnières qui méritent d'être vécus pour avancer dans sacarrière et éviter les regrets.

Voici 12 virages plus ou moins risqués qui peuvent, s'ils sont bien négociés, vous permettre de vous épanouir davantage dans votre travail.

 

Quitter un emploi confortable

 

On sait ce que l'on perd, pas ce que l'on gagne. La maxime populaire s'impose à de nombreux salariés bien installés. Insatisfaits de leur travail, titillés par des envies d'ailleurs, ils rechignent pourtant à perdre sans garantie leur confortable situation. "Ma décision de quitter un grand groupe pour une TPE a été très compliquée, se souvient Damien Leclair, président d'Equitim. Je perdais un job en CDI et un confortable bureau à la Défense, mais j'avais besoin de cette nouvelle expérience."

Il faut avoir une solide motivation pour franchir le cap, mais le jeu peut en valoir la chandelle. En changeant d'univers, vous apprenez davantage, vous relancez votre carrière et vous restez en contact avec le marché de l'emploi. "A termes, il est aussi risqué de rester dans une prison dorée, estime la Myriam Ogier, auteur de Prendre des risques pour réussir. Peu habitué à bouger, on est moins réactif en cas de nécessité." Occuper un poste pendant 20 ans peut être un piège si l'entreprise coule.

 

Accepter une promotion hasardeuse

 

On vous propose de prendre la tête d'une équipe qui bat de l'aile ? Certains verront cela comme un défi mais d'autres, très nombreux, auront l'impression qu'on leur offre un cadeau empoisonné. Evidemment, il est hors de question de se faire hara-kiri pour les beaux yeux de la direction, mais bien souvent la situation est moins piégée qu'il n'y parait. Et les bénéfices à en retirer peuvent être importants pour le reste de sa carrière.

"Dans le cas d'une équipe qui est réputée difficile à diriger, le nouveau manager doit arriver en faisant preuve d'écoute, d'intelligence émotionnelle et d'adaptabilité", rappelle Myriam Ogier. En clair, en jouant la partie intelligemment et en évitant de reproduire les erreurs du prédécesseur, il est possible de reprendre en main un groupe à la dérive. Et puisque tout le monde a conscience de la difficulté de votre tâche, soyez certain qu'en cas de succès, vous vous en tirerez tout auréolé de ce fait d'armes.

 

Taper du poing sur la table

 

En fonction de la relation que vous entretenez avec votre chef, vous avez plus ou moins de difficultés à lui dire ses quatre vérités. Autoritaire, irascible ou sûr de lui, un manager peut ne pas apprécier que l'un de ses collaborateurs lui dise ses quatre vérités.

Pourtant, avec plus de franchise au sein de l'équipe, bien des erreurs pourraient être évitées.Apprenez donc, avec une bonne dose de psychologie, à faire part de vos remarques à votre supérieur hiérarchique sans lui donner l'impression de lui faire la leçon. Lui y a intérêt et vous aussi. Lorsque vous osez le défier, vous vous élevez à son niveau et montrez que votre vision dépasse votre simple rôle d'exécutant. Un bon moyen pour votre crédibilité de marquer des points… ce qui sera toujours payant pour votre évolution de carrière.

 

Recruter un profil atypique

 

"Le recrutement constitue toujours une prise de risques." Damien Leclair, qui a procédé à des dizaines d'embauches au cours de sa carrière, n'en démord pas : "on peut se tromper sur les personnes que l'on ne voit que dans le cadre d'un entretien." Naturellement, les managers cherchent à limiter la part de risques. Ils utilisent les tests de connaissances, multiplient les entretiens, rallongent les périodes d'essai…

Pour se rassurer, les recruteurs peuvent aussi avoir tendances à n'évoluer qu'en terrain connu en recrutant des profils ayant une formation et un parcours similaires. La prise de risque ultime, en matière de recrutement, consiste donc à porter son choix sur des profils atypiques. "On déplore aujourd'hui le recrutement de clones dans les entreprise, explique Myriam Ogier. Or, avec des collaborateurs complémentaires, un manager a plusieurs cordes à son arc." Changer ses habitudes peut apparaitre comme risqué, mais la richesse de l'équipe n'en sera que plus grande.

 

Se reconvertir dans un nouveau métier

 

Beaucoup en rêvent, peu franchissent le pas. Changer de métier parait souvent irréaliste : la formation et l'expérience cantonnent les salariés dans des cases qu'on ne quitte qu'en grimpant les échelons. Pourtant, changer de voie est du domaine du possible, mais cela se prépare."Pour réussir leur reconversion, les salariés devraient réaliser un bilan de compétences, conseille Myriam Ogier. Cela permet de mesurer ses forces et faiblesses et de mettre en lumières les passerelles entre les deux métiers." Par "passerelles", elle entend les compétences acquises dans le poste initial et utiles dans le prochain.

Evidemment, il est plus facile de bifurquer quand on est jeune. Après seulement deux ans de marketing, Damien Leclair choisissait de devenir commercial. "Comme je voulais créer mon entreprise, je devais apprendre à vendre, explique-t-il. Mais au départ, je ne savais absolument pas si j'étais bon pour cela !" Grâce à ce pari, il a élargi sa palette de compétences et pu lancer sa boîte.

 

Se faire recruter dans une jeune boîte

 

Damien Leclair n'avait que 25 ans quand il décide de claquer la porte de Vodafone pour rejoindre une entreprise de conseil de… 3 personnes. "Je voulais me frotter à une société plus petite car je sentais que je n'étais pas fait pour les grandes structures", explique-t-il 10 ans plus tard. Beaucoup de cadres se disent la même chose : noyés dans la masse, ils passent plus de temps à faire de la politique interne qu'à pratiquer leur métier. Pourtant, ils sont peu à franchir le pas.

Il faut dire que le risque est élevé. D'abord, la stabilité d'un grand groupe est plus rassurante que la précarité d'une jeune TPE. Ensuite, les perspectives de carrière sont incomparables. "C'était probablement le choix le plus décisif de ma carrière, juge-t-il aujourd'hui. Chez Vodafone, j'avais une progression toute tracée." Si cette décision lui a valu des nuits blanches, celui qui est aujourd'hui devenu entrepreneur n'a aucun regret : c'est dans la petite entreprise qu'il a le plus appris.

 

S'expatrier, partir travailler à l'étranger

 

L'expérience est généralement enrichissante. Au contact d'autres organisations, d'autres langues et d'autres manières de travailler, les Français pouvant se targuer d'une expérience internationale disposent d'un atout décisif face aux recruteurs. Pourtant, le choix n'est pas toujours évident pour les cadres sollicités pour l'expatriation.

"L'expatrié court le risque de se retrouver déconnecté des centres de décisions basés en France, souligne Myriam Ogier. Il doit donc multiplier les aller-retour avec son siège pour ne pas se faire oublier." Le même danger existe pour les salariés qui partent d'eux-mêmes, sans être envoyés par un employeur : ils doivent rester en contact avec le marché de l'emploi français. Mais le risque le plus important réside dans l'adaptation à un environnement étranger pour soi, son conjoint et ses enfants. Dans ce cas, une seule précaution : la décision doit absolument être partagée par la famille.

 

Créer son entreprise

 

L'image de l'entrepreneur est indiscutablement liée à l'idée de prise de risques. En créant sa boîte, il joue gros : sa réussite, ses revenus et son avenir sont incertains. Certes, des chefs d'entreprise connaissent l'échec mais les success stories aussi sont un pari au départ. En 2001, Damien Leclair se lance. "Avec mon associé, nous avons pris des risques mesurés, raconte-t-il. A 26 ans, nous avons avancé 10 000 euros chacun et commencé dans une chambre de 10 mètres carrés." 5 ans plus tard, la SSII Armonys compte 110 salariés. Damien Leclair décide de la vendre à un groupe américain avant de remonter une nouvelle entreprise de conseil et courtage en produits structurés baptisée Equitim.

Cette possibilité d'échouer reste dans la tête de tous les entrepreneurs. "Il faut dès le départ se fixer les limites de la tentative et penser à un plan B", conseille Myriam Ogier. En clair : savoir ce que l'on va faire si l'on n'a pas gagné un centime au bout de deux ans. Le risque doit être anticipé, mais il peut rapporter gros.

 

Devenir manager

 

Monter en grade, c'est le but de bon nombre de salariés. Mais devenir manager d'une équipe accroit aussi les dangers. Le boss doit pousser son équipe à atteindre ses objectifs et l'échec de l'un de ses collaborateurs est aussi le sien. Bref, le risque est permanent, ce qui pousse certains à refuser de devenir manager par crainte des responsabilités.

Malheureusement pour eux, la voie hiérarchique est, dans bon nombre d'entreprises, le seul et unique moyen de progression de carrière. Il faut donc prendre le risque de devenir manager sous peine de stagner. "La peur d'accepter une promotion provient souvent d'un doute sur ses compétences", rappelle Myriam Ogier. Or, si l'on vous propose un poste à responsabilités, c'est que l'on vous juge apte à relever ce défi. A vous de savoir si vous en avez envie.

 

Suivre son chef qui s'en va

 

Il n'est pas rare qu'un chef d'équipe charismatique démissionne d'une entreprise en emportant dans ses bagages un ou plusieurs proches collaborateurs. Ces derniers doivent alors mesurer le danger qu'ils prennent en préférant la fidélité vis-à-vis de leur manager à celle vis-à-vis de leur employeur. Car, en liant ainsi leur sort à celui de leur supérieur, ils prennent le risque de réussir avec lui… ou de sombrer avec lui.

"Quand j'ai démissionné de mon poste, j'ai rejoint l'entreprise de mon supérieur hiérarchique, qui était un consultant extérieur, se souvient Damien Leclair. Je sentais qu'il pouvait m'apporter l'expérience dont j'avais besoin et lui n'a fait cette proposition qu'à moi." Dans ce cas, l'expérience a été enrichissante. Cependant, même en cas de problème, cette trajectoire, proposée en général aux jeunes cadres, est tout sauf définitive. Si votre mentor échoue, vous pourrez probablement rebondir.

 

Refuser une promotion

 

Difficile de dire non à un employeur qui vous propose de monter en grade. La reconnaissance, les responsabilités et le salaire vont nécessairement prendre de l'ampleur à mesure que vous montez les échelons. Pourtant, certains préfèreraient rester à leur place, par manque d'envie ou par conscience de leurs limites professionnelles.

Evidemment, en refusant une promotion, vous prenez le risque de décevoir votre hiérarchie. Et celle-ci a les moyens de vous le faire payer. Le risque est donc réel, mais il doit tout de même être mis en balance : rien ne sert d'accepter un poste plus élevé si vous êtes persuadé de ne pas être à la hauteur. Le danger est encore plus grand de griller ses chances d'évolution. Alors, au moment de décliner une proposition que d'autres jugeraient alléchante, faites preuve de pédagogie envers vos responsables et faites leur comprendre que personne n'a intérêt à ce que vous échouiez dans vos futures prérogatives.

 

Investir dans son entreprise

 

Certaines entreprises ont l'habitude de proposer à leurs cadres supérieurs de mettre une partie de leur argent dans leur capital. Evidemment, en acceptant ce deal, les cadres mettent tous leurs œufs dans le même panier. Si leur entreprise se retrouve en crise, c'est à la fois leur emploi qui est menacé, mais aussi leurs économies.

S'il est effectivement risqué, cet investissement témoigne aussi de la confiance que l'on place dans la prospérité de sa société. Dans certaines boîtes, c'est même un passage obligé pour atteindre les stades supérieurs de la hiérarchie. Les directeurs associés qui ont tous mis des fonds dans le capital se retrouvent liés par cet investissement.  L'objectif est d'intéresser les cadres dirigeants aux résultats à la manière d'un chef d'entreprise. A vous de mesurer la confiance que vous placez dans votre société.

 

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Juillet 2011

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