GUINEE – Un taux de chômage qui frôle la catastrophe

La Guinée est frappée par un taux élevé de chômage. Selon Alpha Bacar Barry, consultant projet à l’Organisation des nations unies pour le développement industriel (ONUDI), 72% des jeunes de moins de 35 ans sont au chômage.

Chiffre qui témoigne de la situation alarmiste de notre pays. Pour lui, ce taux de chômage frôle la catastrophe.

De la collectivisation de l’emploi sous l’ère Sékou Touré et au libéralisme économique sous l’ère Lansana Conté, il faut dire aujourd’hui qu’il y a un déséquilibre total entre l’offre et la demande. Alpha Bacar Barry estime que ce taux dans certains pays du monde entrainera des affrontements et c’est ce qui expliquerait le risque d’insécurité dans un pays.
 
Mais quels sont les causes de ce malaise social?
 
Pour M. Barry, la formation académique n’est pas adéquate aux besoins du pays étant donné que l’Etat ne peut pas employer tout le monde. D’où déjà l’arrivée massive des étrangers qualifiés au début des années 90 pour occuper des postes à la place des Guinéens dont la formation n’était pas adaptée à la demande selon le consultant projet de l’ONUDI.
 
Cependant, l’expert en emploi des jeunes, a tenu à préciser qu’après le coup d’Etat manqué contre le Président Conté des 2 et 3 février 1996 et la formation d’un gouvernement crédible, la Guinée a connu une stabilité économinique, une embêlie. Mais, rappelle-t-il, avec les incursions rebelles de 2000, il y a eu des dépenses extrabudgétaires plongeant le pays dans une situation de chômage endémique avec l’arrêt des aides extérieures.  Le pays a orienté l’essentiel de ses fonds au combat contre les forces ennemies et le développement s’est stagné. 
 
Pourquoi un taux aussi élevé du chômage ?
 
Les raisons sont multiples. D’une part, explique le consultant, il y a un manque de matérialisation de la volonté politique et d’autre part, c’est le  manque de structures fiables chargées de l’emploi. A ce niveau, Alpha Bacar Barry a salué l’initiative de l’ancien premier ministre de consensus, Lansana Kouyaté, qui avait créé un ministère et des structures chargés de l’emploi des jeunes en mettant un fonds de 4 milliards de francs guinéens à leur disposition.
Pour palier ce fléau, il a préconnisé quelques approches de solutions. Il faut à l’en croire, que les jeunes créent eux-mêmes leurs entreprises (à savoir l’auto-emploi) mais aussi, il faut réformer les systèmes judiciaire et éducatif afin d’adapter la demande à l’offre.
 
Amadou Kendessa Diallo
Lejourguinee.com
29/07/2011

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