BURKINA-FASO – Instituts régionaux d’administration: la déconcentration en marche

Le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Soungalo Apollinaire Ouattara, a procédé, le vendredi 28 octobre 2011, à la pose de la première pierre de l’Institut régional d’administration (IRA) de l’Est, à Fada N’Gourma. C’était au cours d’une cérémonie forte en symboles, qui a également permis de magnifier l’excellence de la coopération germano-burkinabè.  

Un an après le démarrage effectif des activités de l’Institut régional de l’administration de Bobo-Dioulasso (Région de l’Ouest), le tout premier d’une série qui doit s’étendre aux 13 régions du Burkina Faso, c’est la région de l’Est qui prend le relais dans l’implantation de ces centres de formation déconcentrés. Un domaine de quatre hectares abritera ainsi bientôt, à Fada N’Gourma, l’Institut régional d’administration de l’Est, démembrement de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam). Cette grande école des cadres de la nation s’est en effet engagée, selon son directeur général, Moctar Tall, dans «un vaste chantier de déconcentration de ses filières afin d’assurer une formation de proximité dans les meilleures conditions pédagogiques».

De fait, cette déconcentration des activités pédagogiques de l’Enam répond au vœu du président du Faso d’«insuffler des progrès encore plus significatifs au processus de décentralisation en cours dans notre pays». Et pour le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, qui représentait le Premier ministre à cette cérémonie, il s’agit aussi de mettre en exergue la démocratie participative à travers la valorisation du capital humain. Aussi a-t-il appelé les élèves de la toute première promotion de l’Institut régional d’administration de l’Est, qui faisaient aussi leur rentrée académique 2011-2012, à porter la renommée de cette école dans leurs cœurs. «Il vous faut porter l’engagement du gouvernement afin d’être en symbiose avec les objectifs de l’IRA, par votre civisme, votre dignité, le respect du drapeau de l’Enam. C’est ainsi que vous ferez de l’IRA une grande école au service de la démocratie locale et du développement national», a dit en substance le ministre.

En effet, en attendant de retrouver leur établissement, 104 élèves sont inscrits dans sept filières à l’IRA de l’Est et prendront dès maintenant leurs cours dans les locaux du Lycée privé Tibériade, à Fada N’Gourma. Parmi eux, on compte 59 élèves qui forment la toute première promotion d’agents à former au profit des communes rurales. Il faut signaler qu’à Bobo-Dioulasso, l’IRA de l’Ouest a ouvert ses portes en octobre 2010 avec un effectif de 83 élèves inscrits dans quatre filières. La vocation de ces instituts régionaux est d’offrir, en plus des filières traditionnelles, dira encore le directeur général de l’Enam, «des filières mettant en œuvre des programmes de formation initiale et continue adaptés aux préoccupations des collectivités territoriales, en prenant en charge leurs spécificités pour consolider l’action des élus locaux et renforcer l’exercice de la démocratie locale».

C’est également cette démocratie locale que magnifie la République Fédérale d’Allemagne, résolument engagée dans ce projet aux côtés des autorités burkinabè. «La contribution allemande à la construction et à l’équipement de la présente infrastructure se situera autour de 330 millions de francs CFA», a affirmé Ute Möhring, première secrétaire et chef de la coopération à l’ambassade de la République Fédérale d’Allemagne au Burkina Faso. Non sans rappeler que «les appuis de la coopération allemande dans l’accompagnement de la mise en place d’uns dispositif national de renforcement des capacités s’élèvent à ce jour à environ 130 millions de francs CFA». Ute Möhring a donc interpellé le gouvernement burkinabè, aussi bien que les élus locaux, les populations et la communauté des partenaires techniques et financiers sur le «caractère hautement symbolique» de l’Institut régional d’administration.
Résumant le sentiment général, le maire de Fada N’Gourma, Moumouni Kocty, n’a pas manqué de dire toute sa fierté pour «le choix porté sur notre ville pour abriter cette grande école de formation des cadres du pays».

http://www.fasozine.com

30/10/2011

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