CAMEROUN – Université camerounaise: Quel visage, 50 ans après?

L’université camerounaise est née dans un contexte marqué par la décolonisation. De ce fait, elle a été initialement conçue comme un outil indispensable de développement du pays et de l’émancipation des populations, servant à la formation d’une élite locale. Aussi, former des cadres camerounais, constituera-t-il la première mission confiée à l’Université fédérale du Cameroun, créée le 26 juillet 1962. Lettres, sciences humaines, Droit, Sciences économiques, Sciences : le choix offert aux premiers étudiants n’est guère vaste. Et, un demi-siècle plus loin, que de chemin parcouru !

En effet, après cinq décennies d’indépendance, le nombre d’universités a connu une croissance exponentielle dans le pays, multipliant l’offre de formation. De l’Institut national de l’enseignement universitaire, ancêtre de l’université camerounaise lancé en 1961, aux huit universités d’Etat ainsi qu’à la pléthore d’institutions privées existantes de nos jours, le secteur a connu une véritable mutation. Ouverture du système d’enseignement aux filières à caractère technologique, professionnalisation, introduction du système Lmd, e-learning, amélioration de l’accès avec la suppression de la limite d’âge… l’université camerounaise n’est pas à une réforme près pour s’arrimer à la modernité. Des efforts couronnés de succès. En 2010, les autorités compétentes estimaient effectivement à près de 195.000, le nombre d’étudiants régulièrement inscrits dans l’Enseignement supérieur. Une croissance qui s’accompagne cependant de heurts. De quoi mettre l’université camerounaise, encore une fois, à la croisée des chemins.

Si l’accès aux études universitaires s’est amélioré, la qualité de l'enseignement, elle, reste encore un défi, malgré les efforts entrepris par les pouvoirs publics. Tout comme la pertinence des programmes, la mobilité académique des étudiants et des enseignants, le développement de la recherche, la disponibilité des infrastructures en quantité et en qualité, ainsi que l’employabilité. Ce sont pourtant là, les conditions sine qua non du développement de l’assurance qualité au sein des institutions universitaires locales. « L’augmentation exponentielle des effectifs dans les structures de formation existantes a eu pour corollaire l’augmentation des demandeurs d’emplois. Or, le constat a été rapidement fait que les diplômés ne trouvaient pas d’emplois. Cette situation a donné le coup d’envoi de la réforme universitaire de 1993, avec la création de six universités publiques proposant une gamme variée de formations dans tous les domaines. La création des universités de Maroua et de Bamenda viendra enrichir cette offre. Il s’agit donc maintenant de s’adapter en mettant en place les infrastructures d’accueil correspondantes », explique-t-on au ministère de l’Enseignement supérieur.

Ici, l’on a conscience que l’université de deuxième génération devra former un type nouveau de Camerounais, « pour une meilleure insertion dans un système qui, en même temps qu’il garde sa spécificité camerounaise, s’inscrit totalement dans la mouvance mondiale ».

http://www.cameroon-tribune.cm

14/12/2012

Yvette MBASSI-BIKELE 

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