Perte d’attractivité des universités : qui veut (encore) venir étudier en France ?

Tout au long du XIXe siècle et jusqu’aux années 1920, la France a été l’un des principaux pôles d’attraction des étudiants étrangers grâce à la libéralité de son accueil. Les mesures d’ouverture, telles que la création de collèges, lycées et instituts culturels à l’étranger, de bourses, puis l’introduction d’équivalences, cours de français et certificats adaptés ont façonné une politique sans égale en Europe, au service du prestige et de l’influence diplomatique de la France. C’est ainsi que, entre 1880 et 1930, le nombre d’étudiants étrangers connaît une croissance plus élevée en France qu’ailleurs (Allemagne, Suisse, Autriche-Hongrie, Belgique, Italie, Royaume-Uni), passant de 5,6 % de la population étudiante totale en 1890 à 15 % en 1910.

Aujourd’hui, d’après les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur, la France demeure une destination attractive auprès des étudiants en mobilité internationale. En 2019-2020, le pays a accueilli 365 000 étudiants étrangers, soit presque 13 % de la population totale inscrite dans les établissements français (2,7 millions). Ce flux est en hausse, porté par les écoles d’ingénieur et de commerce.

Toutefois, en dix ans, les mobilités étudiantes ont augmenté de 68 % sur le plan mondial et de seulement 32 % en France. La France connaîtrait donc une perte relative de son attractivité. Le nombre d’étudiants étrangers qu’elle recrute augmente moins rapidement que la moyenne mondiale, et leur part dans la population étudiante française totale diminue légèrement (-1 % entre 2014 et 2019). Passée de la troisième à la sixième place dans le classement des pays d’accueil, la France se fait doubler par des pays non anglophones, comme l’Allemagne et la Russie.

Si au cours de la dernière décennie le nombre global d’étudiants en mobilité internationale s’est considérablement accru (en moyenne de 5,5 % par an), cette augmentation a surtout concerné la Chine, la Russie et autres pays hors zone OCDE, c’est-à-dire les pays du Sud. Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, l’Allemagne, la France et le Canada demeurent les principaux pays d’accueil en nombre absolu, mais la croissance est plus rapide dans des pays non membres de l’OCDE où le nombre a augmenté de 7 % par an en moyenne, contre 4,9 % dans les pays de l’OCDE. Les étudiants étrangers inscrits dans des pays hors OCDE représentent aujourd’hui environ 31 % de la population mondiale d’étudiants en mobilité, contre 23 % en 1998. SUITE

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